Le premier tour des législatives a confirmé le phénomène de défiance observé lors de l’élection présidentielle du mois dernier.
Dans la première circonscription, le résultat est inédit, aucun des candidats soutenus par la bourgeoisie n’accède au second tour. L'affiche inattendue verra s’affronter Yvane Goua, porte-parole de l'association Trop Violans, en pointe dans de nombreux mouvements sociaux depuis 2017 et Jean Victor Castor, secrétaire général adjoint du MDES, le parti indépendantiste guyanais. Les deux candidats défendent une position de radicalité face à l’État français et se projettent dans la perspective d'une évolution statutaire émancipatrice de la tutelle française. Yvane Goua défend des positions plus populistes que Jean Victor Castor qui lui défend un projet global d’émancipation mis en avant par le MDES. Derrière, la droite voit ses deux candidats être distancés, quant aux quatre listes soutenues par les divers membres de la majorité de la CTG (se revendiquant toutes de la NUPES), leurs voix assemblées ne leur auraient pas permis d'atteindre le second tour ! Le second tour s'annonce serré et les militants politiquement proches du NPA sont déjà repartis en campagne pour faire élire le camarade du MDES.
Dans la seconde circonscription, le député sortant membre de la macronie arrive en tête mais avec une avance plus faible qu’en 2017. Il sera opposé comme en 2017 au syndicaliste Davy Rimane soutenu par LFI. Derrière pour une poignée de voix Christophe Pierre, qui a reçu le soutien de Philippe Poutou, cède la troisième place à un autre animateur du mouvement social de 2017, Manuel Jean Baptiste. Le second tour s'annonce serré, en 2017 seules 51 voix avaient séparé les deux candidats nécessitant un nouveau second tour. La victoire de Davy Rimane associé à la victoire d'un député contestataire dans la première circonscription pourrait ouvrir une nouvelle page dans la longue marche vers l’émancipation de la Guyane.