Publié le Jeudi 14 juillet 2022 à 13h00.

Les chrétiens palestiniens publient un rapport sur l’apartheid israélien

Les appels répétés des chrétiens palestiniens dénonçant l’apartheid d’Israël sont restés largement sans réponse. Vendredi 1er juillet, avec leurs alliés du monde entier, ils ont repris la parole, ajoutant leur voix à celles des organisations internationales de défense des droits humains et d’un nombre croissant d’organismes ecclésiastiques qui désignent Israël comme un État d’apartheid.

 

«A Dossier on Israeli Apartheid : A Pressing Call to Churches Around the World » : le document de 48 pages fournit une description détaillée du crime d’apartheid et de la manière dont Israël répond à la définition internationale ; il établit un argumentaire biblique/théologique pour décrire l’apartheid comme un péché ; il lance un appel sincère aux églises et à toutes les personnes de bonne volonté pour qu’elles entendent les plaidoyers des chrétiens palestiniens ; il fournit une liste commentée de rapports détaillés, de déclarations et de résolutions désignant vers le régime d’apartheid d’Israël ; et une liste d’actions recommandées.

« La vérité ne compte jamais autant que lorsqu’elle est dite » 

Le dossier a été créé par Kairos Palestine, le plus vaste mouvement œcuménique non violent de chrétiens palestiniens, présidé par le Patriarche Michel Sabbah, et Global Kairos for Justice, une coalition mondiale de chrétiens qui s’est formée en réponse au document de 2009, « A Moment of Truth »1.

Le coordinateur général de Kairos Palestine, Rifat Kassis, a décrit le dossier comme étant à la fois une ressource et un défi pour les églises du monde entier afin d’étudier les preuves de plus en plus nombreuses des législations, des politiques et des pratiques d’apartheid de l’État d’Israël.

L’un des éléments clés du dossier est une réponse aux objections que certains responsables religieux font à l’utilisation du mot apartheid par l’Église : « Ce n’est pas utile », « Cela ferme les portes et met fin au dialogue avec les partenaires », « Il faut laisser les tribunaux décider » et « C’est une mauvaise stratégie ». En réponse à chaque objection, le document insiste : « Le mot apartheid renvoie à une vérité, tant dans sa définition en droit international que dans sa description des réalités sur le terrain. La vérité compte, et elle ne compte jamais autant que lorsqu’elle est dite »

Lors du lancement du document via un webinaire, Akshaya Kumar, de Human Rights Watch, et Wesam Ahmad, d’Al Haq – l’une des organisations palestiniennes de défense des droits humains qu’Israël a désignées l’année dernière comme « terroriste » – ont évoqué le deux poids, deux mesures du monde lorsqu’il s’agit d’appliquer les conséquences d’un comportement jugé criminel selon le droit international. Kumar, de Human Rights Watch, a décrit les nombreuses sanctions et interdictions que les nations se sont empressées d’imposer en réponse à l’occupation de l’Ukraine par la Russie. Ahmad, directeur du Centre de droit international appliqué d’Al Haq, a également souligné « la vaste panoplie d’outils » que la communauté internationale utilise lorsqu’elle veut agir, puis a décrit le manque de volonté politique des nations occidentales face à l’occupation de la Palestine par Israël depuis plus de cinquante ans.

Traduction J.S.

Version intégrale sur mondoweiss.net

  • 1. Appel à la solidarité internationale publié par Kairos Palestine en 2009.