Samedi 15 février 2025, le Hamas a libéré trois otages israéliens en échange de 369 otages palestiniens, dans le cadre d’un cessez-le-feu fragile. La Cisjordanie est le théâtre d’une intensification des violences israéliennes, tandis que l’Autorité palestinienne continue de coopérer avec les colons, suscitant la colère de la population.
Les trois otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Cette libération intervient après des menaces de suspension des échanges par le Hamas à cause des violations du cessez-le-feu par Israël, plusieurs personnes ayant été assassinées à Rafah. La médiation de l’Égypte et du Qatar a permis de maintenir l’accord et d’éviter une reprise des hostilités.
Les 369 otages palestiniens, dont certains purgeaient de longues peines, ont été accueillis par des foules en liesse en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Leur apparence témoigne des très mauvais traitements subis en détention, présentant des signes de torture et de malnutrition. Un des otages a même été amputé après un an de prison.
Les US s’imposent
Durant la nuit du dimanche 16 février, une livraison de 1 800 bombes d’une tonne, initialement bloquée par Biden et autorisée par Trump, est arrivée en Israël.
Dans le même temps, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a affirmé que la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza « va absolument commencer ». Selon lui, les discussions se poursuivent activement avec les médiateurs et Israël pour garantir une avancée vers cette nouvelle étape.
Lors d’échanges qualifiés de « très productifs et constructifs », Witkoff s’est entretenu avec Benyamin Netanyahou, le Premier ministre qatari et le chef du renseignement égyptien.
Les discussions portent notamment sur la manière dont la phase deux sera mise en œuvre, avec un focus sur l’alignement des positions des deux parties. L’objectif est d’établir une feuille de route claire pour la suite des négociations, qui se poursuivront cette semaine dans un lieu encore à déterminer.
Cisjordanie, la répression et de la colonisation s’intensifient
La situation en Cisjordanie occupée se détériore. Depuis le début de l’année, l’armée israélienne a intensifié ses opérations militaires, dans des villes comme Jénine où des raids ont entraîné la mort de plusieurs PalestinienNEs et des dizaines de blesséEs. Ces attaques s’accompagnent de sièges de camps de réfugiéEs et d’hôpitaux, restreignant la liberté de mouvement et l’accès aux soins de la population locale.
La colonisation israélienne en Cisjordanie s’accélère également à un rythme sans précédent. Des zones classées au patrimoine mondial de l’Unesco, comme la région de Battir, sont menacées par la construction de nouvelles colonies, visant à créer une continuité territoriale juive entre Jérusalem et le bloc de colonies de Goush Etzion. Cette expansion coloniale rend de plus en plus illusoire la perspective d’un État palestinien viable.
L’Autorité palestinienne : une collaboration décriée
Dans ce contexte de répression accrue, l’Autorité palestinienne continue de coopérer avec l’armée israélienne, notamment à travers la coordination sécuritaire. Cette collaboration est perçue par une grande partie de la population palestinienne comme une trahison, d’autant plus que l’Autorité palestinienne réprime également les manifestations et les mouvements de résistance contre l’occupation. Cette posture affaiblit davantage sa légitimité et alimente la colère populaire.
Appel à une solidarité internationale renforcée
Face à cette situation critique, il est impératif que la communauté internationale fasse la preuve de sa solidarité avec le peuple palestinien. Les mouvements de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) doivent être soutenus et amplifiés pour exercer une pression réelle sur Israël afin qu’il mette fin à ses politiques d’occupation et d’apartheid. De même, la France doit cesser sa complicité et prendre des mesures concrètes pour soutenir les droits et les aspirations légitimes du peuple palestinien.
La lutte pour la libération de la Palestine est indissociable de la lutte contre le colonialisme, l’impérialisme et le capitalisme mondial. En tant qu’internationalistes, nous nous tenons aux côtés des oppriméEs pour soutenir leur quête de justice et de liberté.
Amel