Publié le Dimanche 24 novembre 2013 à 17h22.

Palestine : la mascarade qui conduit à la complicité

Ça tourne en boucle dans les médias, ce mercredi 30 octobre 2013 : 26 prisonniers palestiniens sont libérés par l’occupant israélien. C’est un signe de « bonne volonté » dans le cadre des négociation de paix entre l’autorité de Ramallah et le gouvernement israélien...Image retirée.Bien entendu on ne peut que se réjouir pour ces 26 résistants, leurs familles et amis, tous enfermés avant 1993 et donc libérables dès cette époque si Israël respectait les accords signés.Enfin un processus qui avancerait vers une Palestine libre ? Cela pourrait faire rêver si la réalité du terrain confirmait ce geste de « bonne intention ».Ainsi, dans la semaine du 24 au 30 octobre, 49 Palestiniens dont 2 enfants ont été emprisonnés, avec parmi eux deux députés palestiniens. Le 31 octobre, Ahmed Emad Youseg Tazaz’a, 22 ans, est assassiné dans la région de Jénine par l’armée israélienne. Ce même jour, 4 combattants palestiniens sont tués à Gaza par un char israélien.De plus, à l’annonce de la libération des détenus palestiniens, le gouvernement israélien notifie la construction de 1 500 logements supplémentaires en Cisjordanie, et Nir Barkat, maire de Jérusalem, décrète la destruction de centaines de maisons palestiniennes et la création d’un nouveau quartier de colonisation.Gaza est plongé dans le noir 16 heures par jour, et le blocus infligé par Israël limite à 40 % la livraison de fioul nécessaire à la bande de Gaza. Un blocus resserré depuis le coup d’État militaire en Égypte dont l’armée détruit des centaines de tunnels qui formaient un « cordon ombilical » de ravitaillement pour la population gazaoui. Et le 1er novembre, l’unique centrale électrique a cessé de fonctionner !Ces quelques exemples démontre la politique colonialiste de l’État sioniste, sa duplicité : tout en affichant une « volonté de négociation », il imprime concrètement chaque jour une réalité du terrain rendant impossible l’existence d’un État palestinien souverain à ses côtés.Les 18 et 19 novembre, François Hollande se rend à Tel Aviv et Ramallah. Au menu des discussions, pas de sanction contre Israël, mais il ne fait aucun doute que le président français annoncera encore et encore une coopération tous azimuts, fidèle en cela à la longue tradition du Parti socialiste complice depuis 1948 des crimes commis contre le peuple palestinien. Plus que jamais, le NPA prendra part à la campagne Boycott - Désinvestissement - Sanction contre l’État israélien.Marc Prunier