Le PPP est né il y a quelques années en 2001. C'est à partir du syndicat « Sierpen 80 » (Août 80) que ce parti a commencé à se construire pour donner une nouvelle représentation politique aux travailleurs.
Dans les années 90 avec la restauration du capitalisme, les syndicats dont « Solidarnosc », qui s'étaient opposés au régime bureaucratique stalinien, ont pratiquement tous accompagné les politiques libérales des différents gouvernements, sociaux démocrates ou de droite, qui se sont succédés. Depuis, toutes les mesures ont consisté à casser tous les acquis sociaux, les services publics, à privatiser à tour de bras. Alors que les partis au pouvoir soumettaient le pays au dogme du libéralisme, la précarité, la pauvreté ne cessaient de progresser.
Né de la volonté de construire un outil politique efficace au service des travailleurs, le PPP a commencé à agir dans ce contexte, avec la volonté de construire un mouvement de résistance à l'exploitation : la question des bas salaires, des mauvaises conditions de travail, de la multiplication des contrats précaires (que les Polonais appellent « contrat poubelle »),de la protection sociale ou des retraites, est au coeur de l'activité de ce parti.
Aujourd'hui les structures du PPP existent dans 14 Voïvodies (départements) sur 17 et sont également présentes dans la plupart des villes principales, l'implantation étant particulièrement forte au sein de la Silésie, au sud de la Pologne, vieux bastion ouvrier et industriel du pays. En ce qui concerne la part des ouvriers parmi les membres du parti, le PPP occupe la première place en Pologne. Il recrute parmi les mineurs, les sidérurgistes, les ouvriers de l'automobile mais aussi parmi les personnels des supermarchés.
Dès qu'une lutte éclate, que des militants du PPP en soient ou pas les instigateurs, le Parti est présent pour soutenir les grévistes. Depuis plusieurs années, le Parti Polonais du Travail participe activement à tous les mouvements sociaux importants en Pologne. On les retrouve tant aux côtés des mineurs que des femmes dans leur lutte pour le droit à l'avortement ou contre la participation des troupes polonaises à l'intervention en Irak et en Afghanistan, et contre l'installation en Pologne d'éléments du bouclier anti-missile.
Présents aussi aux élections, le PPP, seul parti extra-parlementaire à avoir présenté des listes dans toutes les circonscriptions, a obtenu, aux élections législatives en 2007, 160.476 voix, soit 0,99 % au niveau national, dont près de 2 % en Silésie et ce malgré un blocus total de l'information dans les grands médias.
Pour les élections européennes à venir, le PPP exigera l'arrêt des privatisations et des « réformes » néolibérales, la gratuité de l'éducation et de la santé, le retrait des armées polonaises d'Irak et d'Afghanistan, la semaine de travail de 35 heures, le salaire minimum à hauteur de 68% de la moyenne nationale, entre autres revendications. Le PPP se réclame des traditions du mouvement ouvrier polonais et prône la collaboration avec les partis de la gauche anticapitaliste à l'étranger.
C'est aussi pour cela que des relations étroites se sont nouées entre le PPP et le NPA ces derniers mois. Et comme aime à le dire Boguslaw Zieteck, son président, le PPP ressemble au NPA : un parti construit « par le bas » et résolument anticapitaliste.