Publié le Mercredi 8 juillet 2009 à 10h01.

Répression en Chine

Les émeutes et la répression ont fait le 5 juillet 156 morts et 828 blessées – selon un bilan officiel – à Urumqui, capitale de la région autonome du Xinjiang (nord-ouest de la Chine).

Cette région est historiquement peuplée d’Ouïgours (8,3 millions), une population de culture musulmane et turcophone. Les autorités chinoises ont imposé un couvre-feu nocturne et annoncé l’arrestation de 1434 personnes. Les forces de sécurité et les blindés quadrillent la ville et certains quartiers sont sous le coup de la loi martiale, a déclaré à l’AFP un porte-parole du gouvernement régional.

Le 7 juillet, malgré l’étau répressif, quelques centaines de manifestants, femmes ouïgoures en tête, exigeaient la libération des détenus. Une autre manifestation avait lieu dans la ville de Kashgar.

Par leur ampleur, ces événements sont jugés « sans précédent ». Ils ont pour origine des heurts intercommunautaires entre Ouïgours et Hans chinois qui avaient déjà fait deux morts. Ils rappellent les émeutes tibétaines de mars 2008. C’est qu’à une oppression politique, culturelle et religieuse s’ajoutent aujourd’hui les effets d’une colonisation de peuplement. Les Hans deviennent majoritaires dans certains centres urbains : ils constituent notamment 83% des 2 millions d’habitants d’Urumqui.

Le développement capitaliste de la Chine a donné un coup de fouet à la « colonisation interne » du Xinjiang, riche en pétrole et en matières premières. Les inégalités sociales se creusent et les Ouïgours se retrouvent économiquement marginalisés. Pour justifier sa politique de répression, Pékin invoque la menace « terroriste » islamique.

Mais ce que le régime écrase, ce sont les droits démocratiques, culturels et sociaux des Ouïgours.