Publié le Samedi 11 septembre 2010 à 08h42.

Russie : les otages de Khimki.

Le 26 août dernier, Dmitri Medvedev a demandé à son gouvernement de suspendre le chantier de construction d’une autoroute reliant Moscou à Saint-Pétersbourg et qui ravage la forêt de Khimki, dans la banlieue de Moscou. Il a fallu plus de deux ans de lutte des riverains et militants écologistes, des dizaines de pétitions, de procès, de manifestations, un meeting-concert, etc., pour que le pouvoir fédéral prête l’oreille aux revendications des citoyens. « C’est une grande victoire de la société civile », commente Evguenia Tchirikova, leader du mouvement de défense de la forêt de Khimki. « Mais ça ne règle pas tous les problèmes, notre combat ne doit pas s’arrêter là-dessus. Il faut restaurer la forêt et, point important, obtenir la libération des militants injustement emprisonnés pour avoir soutenu notre cause. » Car en marge des projecteurs, deux jeunes militants sympathisants du mouvement antifasciste, Alexey Gaskarov et Maxim Solopov, sont incarcérés depuis plus d’un mois, prétendument pour avoir organisé le « pogrom » de la mairie de Khimki. Le 28 juillet, les militants écologistes et les riverains, qui essayaient de freiner les abattages dans la forêt, ont été attaqués par de jeunes voyous et embarqués par la police. De nombreux jeunes militants des mouvements antifascistes et anarchistes se sont portés à leur secours. Passant devant la mairie de Khimki, l’émotion et l’indignation montant, ils ont lancé des pierres, des bouteilles et des fumigènes, et recouvert les murs de graffitis. La police, occupée à neutraliser les militants écologistes, est arrivée en retard, les militants s’étaient déjà dispersés. Plus de 200 jeunes ont participé à cette action. La police a arrêté les plus connus d’entre eux, Alexey et Maxim, connus comme porte-parole des mouvements informels et anarchisant. La campagne pour la libération des « otages de Khimki » est menée par un large comité d’associations et mouvements politiques divers. Des actions unitaires de lutte pour leur libération sont prévues dans des dizaines de villes de Russie, du 17 au 20 septembre. Un appel à la solidarité internationale a été lancé. Quant aux militants écologistes ils ont déjà planté les premiers arbres destinés à restaurer la forêt de Khimki. Le mouvement de Khimki, devenu symbole de la renaissance des mobilisations sociales, continue donc de prendre de l’ampleur. Répondez à l’appel de solidarité internationale pour Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov, sur http://khimkibattle.org ou www.npa2009.orgCarine Clément