Depuis maintenant un an, des centaines de femmes de ménage grecques de la fonction publique sont devenues l’incarnation de la résistance à la politique de rigueur imposée par le gouvernement, la Banque centrale européenne, la commission de Bruxelles et le FMI. Rien que ça !
D’abord mises en disponibilité puis licenciées, la stratégie du gouvernement grec est limpide : s’attaquer aux plus faibles, à celles qui étaient le moins susceptibles d’être soutenues, pour ensuite faire passer à la trappe les 25 000 fonctionnaires grecs. Au passage, c’est aussi privatiser le travail des femmes de ménage pour en faire cadeau aux entreprises de nettoyage (embauche à 200 euros sans aucun droit du travail, alors que le salaire des licenciées était de 600 euros : il n’y a pas de petits profits…).Mais voici que ces 595 femmes, qui avaient déjà lutté 10 ans plus tôt pour obtenir des contrats de longue durée décident qu’elles ne se laisseront pas faire. Elles inventent de nouvelles formes de lutte : mur humain devant le Parlement, occupation et blocage de l’accès au ministère, et surtout elles pourchassent les membres de la troïka quand ils veulent entrer ! Durement réprimées par les forces anti-émeute, leur combat alerte l’opinion. Leur courage, leur rage de vaincre, redonnent espoir à toutes les victimes de l’austérité. Elles ont gagné en justice mais le ministère refuse d’obtempérer. Ce 22 septembre, un nouveau jugement doit avoir lieu.
« L’arme des peuples »C’est pourquoi elles en appellent à la solidarité internationale. Leur mot d’ordre : « la solidarité est l’arme des peuples ». En France et dans tout l’Europe, plusieurs rassemblements se sont tenus samedi dernier à l’appel d’associations, de syndicats et de partis politiques... Ainsi, à Toulouse et Grenoble, le NPA en était partie prenante.Plus que jamais d’actualité, c’est cette solidarité qui a par exemple permis aux ouvrières de Latelec en Tunisie de gagner contre la multinationale Latecoère. C’est cette solidarité qui a permis aux femmes de ménage des hôtels parisiens de relever la tête. C’est cette solidarité qui commence à se tisser autour des coiffeuses parisiennes sans-papiers.En inaugurant de nouvelles formes de lutte, non violentes, pleines d’humour, spectaculaires, les femmes grecques redonnent un air de fraîcheur aux luttes sociales, renouant avec ce qui a fait la force des luttes des femmes, hier, aujourd’hui et demain : la solidarité !
Correspondantes Toulouse et Grenoble