Un rapport récemment publié par l’Organisation internationale du travail (OIT), « Emploi et questions sociales dans le monde : des modalités d’emploi en pleine mutation », fournit des éléments importants sur l’évolution récente de la situation des travailleurEs.Le chômage a frappé 201 millions de personnes dans le monde en 2014, soit environ 30 millions de plus qu’avant le début de la crise. Environ 40 millions de personnes supplémentaires sont chaque année à la recherche d’un emploi. Dans plusieurs régions du monde, l’emploi ne croît pas assez vite pour y faire face : ainsi, dans les économies développées et l’Union européenne, depuis 2008, l’emploi progresse en moyenne de 0,1 % par an, contre 0,9 % entre 2000 et 2007.
L’emploi stable à temps plein est en recul. Moins de 45 % des travailleurEs salariés sont titulaires d’un emploi permanent à temps plein, et cette proportion semble décroître. Les femmes sont représentées de manière disproportionnée dans les emplois salariés temporaires et à temps partiel. Dans un certain nombre d’économies avancées, on observe une tendance à la baisse de la part des emplois salariés. Par contre, le travail indépendant ou pseudo-indépendant (salariat camouflé) est en progression.
La productivité augmente plus vite que les salaires dans la plupart des régions du monde. Si dans certains pays émergents (notamment en Chine), les salariéEs arrachent une progression de leurs rémunérations, la croissance des salaires est ralentie dans les économies développées, dont l’Union européenne.
Pour expliquer cette évolution, l’OIT accorde un rôle majeur aux nouvelles technologies et aux modifications intervenues dans la façon dont les entreprises organisent la production. Mais ce ne sont pas des phénomènes du même ordre : les nouvelles technologies n’induisent pas fatalement une dégradation de la situation des salariéEs. Elles donnent l’occasion aux employeurs d’introduire de nouvelles formes d’exploitation...