La mort de quatre militaires français tués alors que seize autres étaient blessés, le 20 janvier, par un soldat de l’armée afghane, est venue dramatiquement rappeler que la France est en guerre en Afghanistan. Cela porte à 82 le nombre de militaires français tombés depuis le début de l’occupation du pays, il y a dix ans, en 2001. Pour les populations afghanes, cette sale guerre se traduit par des drames et des souffrances infiniment plus grands, pertes humaines, misère, pauvreté, renforcement de l’influence des talibans, oppression des femmes, corruption généralisée d’un pouvoir fantoche...
Loin d’apporter la démocratie, le développement économique, la liberté, les troupes d’occupation n’ont apporté que chaos et instabilité dont les populations payent le prix. Le véritable objectif des USA et de leurs alliés est d’imposer leur présence pour contrôler cette région du monde du point de vue de leurs seuls intérêts stratégiques dans leur lutte pour la perpétuation de leur domination. Cette politique est un fiasco. L’Afghanistan est devenu un bourbier inextricable au prix de la déstabilisation de toute la région en particulier du Pakistan.
Les États impérialistes dont la France engloutissent des milliards dans une guerre sans issue alors que, dans le même temps, les mêmes États imposent à leur population la rigueur et l’austérité.
En pleine campagne électorale, Sarkozy tente de reprendre la main en annonçant le retrait d’un millier de soldats français d’ici fin 2012 et de l’ensemble des troupes, fin 2014. Il marche dans les pas d’Obama qui a déjà annoncé que les États-Unis rapatrieraient un tiers de leurs 100 000 soldats d’ici la fin de l’été 2012.
« Notre mission est terminée... » a déclaré de son côté François Hollande, lors de son meeting du Bourget, rappelant au passage que c’est bien Jospin, alors Premier ministre de Chirac, qui avait décidé l’intervention française aux côtés des USA.
« Il faut savoir terminer une guerre », dit Sarkozy cynique. Mais cette guerre contre le droit des peuples est loin d ‘être finie.
La seule issue, le retrait immédiat de toutes les troupes d’occupation.
Yvan Lemaitre