Avec son appel de juin 2012, l'UGTT avait voulu réunir toutes les forces politiques pour convenir avec elles du cadre dans lequel pouvait être gouverné la Tunisie d'ici les prochaines élections.
Cet objectif a été formellement atteint le 16 mai dans la mesure où même Ennahdha et le CPR se sont sentis contraints de venir, contrairement à ce qu'ils avaient fait lors de la conférence précédente du 16 octobre.
Mais le moins que l'on puisse est que les résultats de cette rencontre ne sont pas à la hauteur des attentes qui y avaient été placées. Dans le quotidien tunisien La Presse du 18 mai, Hamma Hammami fait part de l'insatisfaction du Front populaire.
Désaccords
En ce qui concerne notamment les questions sociales, environnementales ou les droits et libertés, le Front estime que la conférence en est restée à des généralités.
« S’agissant du communiqué final, nous ne sommes pas d’accord sur la partie relative à la violence et le terrorisme. C’est un sujet pour lequel on ne peut avoir une position médiane ou un compromis. Il faut une position claire, nette qui tranche à propos des Ligues dites de Protection de la Révolution. Ce qui suppose une position et une décision politique et non pas judiciaire. Et la décision politique se trouve entre les mains d’Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR), les protecteurs politiques des LPR ».
Concernant le Code électoral, le communiqué parle d’un mode de scrutin à un seul tour, «d’un seuil minimum et de parrainage. Nous refusons ces deux mesures. Elles battent en brèche le droit de candidature et les différences intellectuelles, au nom de la lutte contre l’éparpillement des voix. Avec ce genre de scrutin, celui qui gagne 25% des voix exerce le pouvoir grâce aux voix des autres, ceux qui n’ont pu atteindre le seuil minimum ».
« Le Gouvernement provisoire n’a pas le droit d’hypothéquer l’avenir du pays en engageant des accords comme la vente des terres à des investisseurs étrangers, dans le cadre du projet du Code d’Investissement en cours. Il en est de même pour l’endettement extérieur ».
Quant à l’article 136 faisant, entre autre de l’Islam la religion de l’Etat et réintroduisant la chariâa par la fenêtre, Hamma Hammami, considère qu’il « détruit tout le contenu de la Constitution ».
CorrespondantEs