L’initiative qui s’est tenue lundi 7 avril à la Bourse du Travail de Paris à l’appel du Collectif Solidarité Kanaky a été un moment très fort, avec la présence des familles et proches des militants déportéEs et emprisonnéEs en métropole après le soulèvement du 13 mai dernier.
Comme l’expliquait le tract d’appel au meeting du 7 avril, « cette révolte fait suite à plusieurs manœuvres de l’État français qui essaie de stopper le processus de décolonisation du territoire de la Kanaky (Nouvelle-Calédonie) pour poursuivre une politique de colonisation de peuplement, et ce, avec le passage en force de la loi sur le dégel du corps électoral provincial.
La CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), mise en place par une large coordination indépendantiste avait mené dès novembre 2023, des manifestations massives et pacifiques pendant plusieurs mois à travers tout le pays. La CCAT fait aujourd’hui partie du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste).
La révolte populaire, durement réprimée, a fait une douzaine de morts kanak, des centaines de blesséEs et plus de 3000 interpellations par les forces de l’ordre avec l’appui de milices racistes et coloniales. Malgré les appels à la désescalade, la CCAT a été accusée comme responsable de tout ce qui s’est passé à Nouméa.
Pour leur engagement politique en tant que défenseur du respect du droit à l’autodétermination de leur peuple, 13 militantEs kanak de la CCAT ont été mis en examen avec de très lourds chefs d’accusation relevant de la criminalité et de l’association de malfaiteurs. Ils risquent de très lourdes peines. Sept d’entre elles.eux, dont 2 femmes, ont été déportéEs dans des conditions inhumaines et en toute illégalité vis-à-vis du droit international, à 18 000 kilomètres de chez eux, dans la nuit du 23 juin 2024, de Kanaky vers la France. »
Les prisons de l’île sont toujours pleines dans des conditions désastreuses et d’autres prisonnierEs, souvent de droit commun ont été également déportés en métropole.
Libérez les prisonniers kanak
Ce sont tous les aspects de cette situation coloniale scandaleuse qu’ont expliqué concrètement les intervenant.es au meeting du 7 avril devant une salle bien remplie : maître Calmet, qui défend avec d’autres avocats les prisonniers de la CCAT, Désiré Tein, frère de Christian Tein, porte-parole de la CCAT déporté dans la prison de Lutterbach, près de Mulhouse, et élu depuis président du FLNKS, Olga Nasselé, la compagne de Christian Tein, militante FLNKS ; Wamadji Ipeze, militant FLNKS, mari de Brenda Ipeze-Wanabo qui a été déportée avec les autres militantEs de la CCAT ; Céleste Merempon du Collectif de mobilisation parisienne pour la Kanaky (CMPK), Jean-Baptiste Diala, militant CCAT / FLNKS, Robert Xowie, sénateur FLNKS de la Kanaky Nouvelle-Calédonie, et Frédérique Muliava, militante UC FLNKS, prévenue assignée à résidence en France.
Solidarité active
Aujourd’hui, le gouvernement français parle de nouvelles négociations mais celles-ci n’en sont qu’à leurs prémices, les représentantEs du peuple kanak sont basés sur les accords de Nouméa qui impliquent l’accession à la pleine souwveraineté de tout l’archipel. Entre-temps, les proches des prisonniers kanak en France doivent dépenser des fortunes pour leurs frais de justice et pour les entourer. Les meetings actuels comme celui du 7 avril répondent à la nécessité d’une campagne de solidarité active, large et unitaire pour faire connaître cette situation, développer un soutien financier indispensable et obtenir la libération définitive de ces prisonniers politiques du colonialisme français.
Correspondantes
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Kanaky – Nouvelle-Calédonie : dans l’ombre de la prison – Observatoire International des Prisons