Publié le Jeudi 13 avril 2017 à 11h58.

USA Trump : guerre, volte-face et cynisme...

Comme tous les imposteurs et démagogues confrontés aux réalités, Trump fait tout et son contraire, se dédie, encaisse les échecs et se retourne contre ses proches pour atténuer son discrédit...

Ainsi il a limogé du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, sous la pression du Pentagone et de la CIA, Stephen Bannon, militant d’extrême droite, suprémaciste blanc, dont il avait fait son premier conseiller. À travers cette marche désordonnée, Wall Street et le Pentagone imposent leur politique.

Retournement contre Assad et Poutine

Les bombardements d’une base aérienne syrienne décidés par Trump, prétendument en représailles contre le massacre à l’arme chimique de Khan Sheikhoun, sont un concentré du cynisme abject du personnage et de la politique des USA. Sous couvert de guerre contre Daesh, ils ont contribué au maintien d’Assad au pouvoir en collaborant avec Poutine devenu l’homme de leur paix, une paix impérialiste contre les peuples.

Aujourd’hui, celui qui refuse d’accueillir les réfugiés syriens, accentue la fuite en avant militariste, qui alimente en retour le terrorisme des groupes islamistes, et se retourne contre Poutine. Et ils osent invoquer l’humanitaire !

Tapis rouge pour Xi Jinping

Revirement aussi vis-à-vis de la Chine désignée hier comme l’ennemi principal. La réception de Xi Jinping est considérée comme un « grand honneur » par Trump qui affiche la volonté de construire « une très, très bonne relation à long terme ». L’attitude de la Corée du Nord, qui vient de procéder à un nouveau tir de missile et menace de réagir de manière « impitoyable » à « la moindre provocation » des États-Unis, encourage ces derniers à rechercher la collaboration de la Chine.

Trump compose aussi sur le terrain des échanges. Il n’est plus question d’imposer une taxe de 45 % sur les importations chinoises pour compenser le déficit commercial de 350 milliards de dollars entre les deux pays, mais de travailler à une plus grande ouverture du marché chinois dans les secteurs de l’automobile et de l’agriculture, avec en échange une possible adhésion des États-Unis à la BAII, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, que Pékin a mise en place pour concurrencer la Banque mondiale.

Échecs et népotisme

Dans le même temps, Trump se heurte à de multiples oppositions, y compris dans son propre camp. C’est la droite des Républicains qui a permis que soit mise en échec l’abrogation de l’Obamacare. Son second décret contre les migrants a connu le même sort que le premier. Seule Wall Street garde le moral malgré les doutes sur la capacité de Trump de mener à bien ses réformes budgétaires et fiscales qui ne trouvent pas l’assentiment de tous les Républicains.

Isolé dans son propre camp, Trump essaye de se protéger en s’entourant de sa propre famille et de son clan. L’un de ses fils, Eric, ne craint pas d’affirmer que « Le népotisme fait partie de la vie ».

Si le Pentagone, la CIA et Wall Street arrivent à recadrer leur président, ils n’en ont pas fini avec ses improvisations et ses frasques réactionnaires qui contribuent à tout moment à l’instabilité tant intérieure qu’extérieure. Même si sur le fond, Trump leur donne satisfaction, comme avec l’approbation du  projet Keystone XL, le chantier de l’oléoduc entre le Canada et les États-Unis, pour le plus grand bénéfice d’Exxon...

Yvan Lemaitre