Au moment de l’élection présidentielle, on a beaucoup entendu que Macron, du haut de ses 39 ans, était le président le plus jeune de l’histoire, comme s’il incarnait une sorte de renouveau de la politique. Mais en réalité, les premiers mois de son quinquennat ne trompent pas : Macron n’a rien de « jeune ». C’est au contraire le principal ennemi de la jeunesse.
Alors que les jeunes n’ont déjà plus droit à un emploi (25 % de chômage et jusqu’à 40 % dans certains quartiers populaires), si ce n’est dans des conditions de précarité intenables, le gouvernement cherche aujourd’hui à remettre en cause l’accès à l’université.
Contre la sélection à l’université
À quelques jours de la rentrée, il y a plus de 6 000 bachelierEs ou étudiantEs qui n’ont toujours pas reçu d’affectation à la fac. La réponse du gouvernement ? Généraliser la sélection dès la licence et en finir avec l’accès universel qui existait, du moins sur le papier, jusqu’à maintenant. Or dans une société traversée par les inégalités, sélection par « pré-requis » est synonyme de sélection sociale. Notre proposition est tout autre : se battre pour une fac ouverte à toutes et à tous, où l’enseignement et la recherche sont au service des intérêts de la majorité de la population, c’est-à-dire des travailleurEs et des classes populaires.
À cette attaque contre le droit d’étudier, il faut ajouter la réduction des APL. Comme si c’était à nous, jeunes et précaires, de nous serrer la ceinture pendant que le gouvernement fait des cadeaux aux plus riches avec la réforme de l’ISF. Pourtant, 25 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, sans pouvoir se loger ni se nourrir décemment. Et la baisse des APL ne concerne pas que les étudiantEs, mais aussi toutes les personnes précaires, qui devront se battre main dans la main pour faire barrage aux contre-réformes.
Nous ne nous laisserons pas voler notre avenir
Surtout que ce qu’il faut se préparer à affronter, c’est une loi travail puissance 10, un recul social majeur, qui va heurter l’ensemble du monde du travail et la jeunesse. Et c’est bien parce que personne ne veut de cette loi que le gouvernement doit passer en force par ordonnances et aller vite, en bouclant tout avant le 22 septembre.
Le calendrier n’est pas anodin : fin septembre, c’est la rentrée de la plupart des universités et ce qu’ils cherchent à éviter, c’est que la jeunesse se retrouve aux côtés des travailleurs, comme au printemps 2016. Mais les braises du mouvement contre la loi travail sont encore chaudes, et doivent être ravivées dès la rentrée.
Une date existe déjà : le 12 septembre. Il faut faire tout ce qui est dans notre pouvoir pour que la jeunesse soit au rendez-vous. Et c’est pour cette raison que nous appelons l’ensemble des organisations de jeunesse, qu’elles soient politiques, syndicales ou associatives, qui s’opposent à la réforme du Code du travail et aux attaques de Macron contre la jeunesse, à se retrouver autour d’une table pour fixer un plan de bataille commun.
L’enjeu est capital : nous refusons de devenir la génération qui ne peut ni étudier ni travailler, la génération à qui on a volé son avenir. Macron, c’est en ça qu’il veut nous transformer, mais on ne se laissera pas faire et le combat doit commencer maintenant.
Elsa Méry