Publié le Mardi 16 juillet 2024 à 11h00.

À Rennes, la solidarité syndicale étudiante sanctionnée par le CROUS

Mobilisées depuis plusieurs mois pour garantir à M., étudiant étranger en situation de handicap, un logement en cité U, trois étudiantes syndicalistes de la FSE subissent depuis quelques semaines une répression inédite de la part de la direction du CROUS Bretagne.

En septembre 2023, M. se voit refuser une place en cité U, malgré le soutien et l’appui de l’assistante sociale de l’université ainsi que des médecins du service de santé. Sans logement, sa situation de santé se dégrade et l’empêche d’aller en cours.

Face au silence de l’administration du CROUS, les syndicalistes du campus de Beaulieu appellent à des rassemblements dans les locaux du CROUS afin d’obtenir des réponses et un logement. La réponse ne se fait pas attendre : l’administration appelle les forces de l’ordre pour déloger les étudiantEs solidaires. Malgré le blocage administratif et la répression policière, les syndicalistes parviennent à contraindre le CROUS de loger cet étudiant dans une chambre du parc locatif rennais, puis le loge en location privée à travers une campagne de solidarité militante et financière.

Mais, revancharde, la direction du CROUS n’en reste pas là. Elle porte plainte contre trois étudiantes syndicalistes pour occupation illégale des locaux du CROUS, dégradations et diffamation. Et, décision inédite, leur refuse le renouvellement de la location de chambre en cité U, les mettant à la porte à quelques semaines de la reprise des cours en septembre. Malgré un recours gracieux, la direction du CROUS campe sur ses positions et maintient sa plainte.

La solidarité et la mobilisation étudiante pour garantir un logement, un accueil et des soins dignes est un combat élémentaire sur nos campus. Le degré de répression que le CROUS Bretagne orchestre est scandaleux, et la double peine infligée aux étudiantes syndicalistes qui se voient expulsées de leur logement un précédent grave. Face à cette situation, plusieurs organisations syndicales (CGT, SUD, FSU) et politiques (NPA, RP…) se joignent à la FSE pour contraindre le CROUS de revenir sur ses plaintes et garantir un logement pour ces trois syndicalistes. La solidarité n’est pas un délit, le CROUS doit abandonner toutes poursuites et cesser sa répression syndicale.

CorrespondantEs