Publié le Samedi 7 avril 2012 à 22h56.

Soignants licenciés et enfants en danger !

La pouponnière Home Saint-Vincent située à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) accueille des enfants en détresse. Elle est menacée de fermeture, les 80 salariéEs d’être licenciéEs, et les enfants sont en danger.Une querelle de clocher opposant la mairie de Paris et le conseil général des Hauts-de-Seine serait à l’origine de cette fermeture. Les locaux appartiennent à la ville de Paris qui assurait la tutelle administrative. Elle veut transmettre cette mission dite de tarification au conseil général des Hauts-de-Seine sous prétexte que les enfants placés ne sont pas parisiens. Réponse du 92 : sauf quelques exceptions, aucun n’est originaire des Hauts-de-Seine ! Cette situation est d’autant plus absurde que les bébés viennent de tous les départements de la région parisienne et que le financement est pris en charge par chaque département d’origine.

« Que penser d’une société qui ne protège plus ses enfants ? » dit le personnel indigné et révolté.Cette pouponnière reçoit en effet des bébés de 0 à 3 ans lorsque les actions de soutien aux familles ont été mises en échec. Les autres établissements n’ont pas la possibilité de répondre aux besoins particuliers de ces bébés en souffrance. Seule la pluridisciplinarité des professionnelLEs de Bourg-la-Reine (psychologues, puéricultrices, infirmières, éducatrices...) peut leur donner une chance de vaincre des traumatismes subis.Mais la véritable raison de fermer cet établissement ne serait-elle pas son coût ? Il doit fonctionner avec un prix de journée inchangé depuis trois ans. Les travaux nécessaires pour améliorer les locaux et la qualité de la prise en charge des enfants ne sont pas réalisés, Paris et les Hauts-de-Seine se renvoyant la balle. La volonté de le « vider » est manifeste. Alors que des places sont vacantes depuis plusieurs mois, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) n’y place plus d’enfants. Ils sont maintenus au domicile familial dans des situations parfois dangereuses, ou séjournent dans des hôpitaux déjà engorgés et au détriment d’enfants malades qui ne bénéficient pas de place. Certains bébés sont déplacés dans d’autres structures ou dans des familles d’accueil sans tenir compte de leurs besoins. Cela va jusqu’à séparer des fratries alors que ce sont les seuls liens familiaux sûrs pour ces petits. 

Personne ne peut accepter que la rentabilité prime et que de jeunes enfants risquent la maltraitance. Il faut faire connaître la situation du Home Saint-Vincent et organiser la solidarité la plus large possible !

Stéphane Bernard