Telle est la question qui semble si difficile à trancher pour le Comité consultatif national d’éthique, qui préfère reporter son débat à 2014...Nous avons vu les interminables tergiversations sur la possibilité ou non d'intégrer la PMA, en tant qu'amendement, dans le projet de loi pour l'égalité des droits. Nous avons vu cette possibilité finalement refusée par le PS. Nous avons entendu l'annonce, par le Premier ministre lui-même, que la PMA serait utilisée comme lest pour calmer les réactionnaires. Il est donc malheureusement évident que quand le gouvernement prétend attendre l'avis du CCNE, il s'agit d'une mesure dilatoire !
Des engagements... qu'il faudra imposer !Le gouvernement n'a absolument aucune nécessité légale de passer par l'avis du CCNE. Le simple fait de supposer qu'il s'agit d'une étape obligatoire est insultant pour toutes les lesbiennes et pour toutes les femmes. Qu'y a-t-il de si peu éthique à permettre à un couple de femmes d'avoir accès à un donneur anonyme, quand les couples hétéros y ont droit ? Et même, pourquoi les femmes seules auraient-elles l'obligation d'être en couple pour y avoir accès, alors que 5 millions de mères élèvent seules leurs enfants en France, dans l'indifférence générale ?La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) semble favorable aux revendications des personnes transgenres, en préconisant le 27 juin la facilitation du changement d'état civil. Si cette annonce est positive, il ne faut pas oublier que l'ouverture de la PMA est elle aussi une revendication des trans, également concernéEs !Le Parti socialiste s'était engagé, lors du passage de la loi sur le mariage pour touTEs, à permettre de combler l'absence de la PMA par un nouveau texte. La perspective de n'avoir aucun mouvement de masse pour le lui imposer semble avoir fortement réduit cette bonne volonté...La conclusion s'impose d'elle-même : il nous faut reconstruire un rapport de forces suffisamment puissant pour contraindre le gouvernement à tenir ses promesses. Pour cela, les organisations et militantEs LGBTI qui se déclarent insatisfaitEs de la loi actuelle se sont, dès le lendemain de la Marche des Fiertés, réuniEs pour mettre en place un réseau de coordination et de mutualisation. Les lesbiennes ne lâcheront pas l'affaire !
Chloé Moindreau