Publié le Mercredi 17 avril 2019 à 08h26.

Grenoble : la municipalité « de gauche » fait expulser des sans-abris

Suite à l’occupation d’un bâtiment vide par les sans-logis et mal-logéEs, la ville de Grenoble fait expulser les occupantEs et porte plainte…

Chaque année, à l’occasion de la fin de la trêve hivernale, c’est la même litanie de chiffres et le même constat de l’inégalité devant le logement : ainsi, une institution comme la Métropole (communauté de communes de l’agglomération grenobloise) annonce près de 2000 personnes sans domicile (chiffre bas !).

C’est insupportable…

Face à cette détresse, et dans l’objectif de démontrer qu’il existe des solutions immédiates, une trentaine de sans-abris, viréEs pour la plupart d’un gymnase d’une commune dirigée par un maire PCF sont passéEs à l’action, avec le soutien des militantEs du Front contre les expulsions. Ils et elles ont décidé d’occuper, mardi 9 avril, l’ancien siège du Crédit agricole Sud Rhône-Alpes : un bâtiment en excellent état, vide depuis de nombreux mois et appartenant à la ville de Grenoble.

L’objectif était d’interpeller toutes les institutions : la préfecture, sur sa responsabilité en terme d’application du droit au logement, ainsi que les 49 villes de l’agglomération pour qu’elles prennent un arrêté anti-expulsions et qu’elles ouvrent en urgence des logements ou des bâtiments publics vides. Comme le répète Latifa, militante du DAL 38 : « Ras-le-bol des discours. Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas l’assurance que les gens à la rue ou les menacés d’expulsion ne seront pas relogés durablement. »

Le logement, un enjeu vital

Le maire écologiste prétendument « solidaire des sans-abris et mal-logéEs » a demandé l’expulsion dès le deuxième jour. Les flics, armés des tout nouveaux flash-ball, ont déployé tout l’arsenal de la brutalité à leur disposition : gaz lacrymogène, bastonnade des militantEs solidaires… Résultats : des familles avec enfants nassées et une militante âgée du DAL 38 blessée. C’est pitoyable. Honte à cette majorité municipale !

Quoi qu’il en soit, la réponse collective des personnes à la rue et l’expulsion violente de l’ancien siège du Crédit agricole auront eu le mérite de remettre au premier plan la situation des sans-abris sur la Métropole grenobloise. Ensemble, nous ne lâcherons rien, ni la préfecture ni les élus locaux, jusqu’à ce qu’ils apportent des réponses concrètes aux besoins urgents de logements sociaux. 

Le NPA 38 est fortement engagé dans ce combat légitime du droit au logement et apporte son soutien total aux sans-abris ainsi qu’aux militantEs du Front contre les Expulsions et du DAL 38. Pas un logement sans personne dedans, pas une personne sans logement décent. Pas d’expulsion sans relogement. Un toit c’est un droit !

CorrespondantEs