Retour sur une occupation de logements qui dure depuis février 2009.
En 2008, des habitantEs sont expulsés d’un immeuble insalubre condamné à la démolition dans le quartier de la gare de Saint-Denis. Les familles se retrouvent à la rue et aucune perspective ne se dessine, ni côté préfecture ni côté mairie. Cette expulsion vient après bien d’autres sur la ville, la municipalité ayant engagé la « requalification » du centre-ville. Depuis 2005 pas une année sans son expulsion massive et son campement.
Appartements de fonction videsL’info est alors venue de salariéEs de La Poste. Les appartements de fonction situés au-dessus du bureau de poste sont vides depuis plusieurs années. Alors que la politique de la ville fait clivage, la perspective de la réquisition rassemble tout le monde. Un collectif s’élargit rapidement pour réussir l’occupation, qui débute en février 2009.Le maire d’alors, 10 jours après l’entrée dans les lieux, prend un arrêté de réquisition pour répondre à l’urgence de protection des personnes à la rue. C’est une première pour une ville de plus de 100 000 habitantEs. Comprenant que cette réquisition ne peut rester isolée, le collectif de soutien lance un appel à la multiplication de ce type d’arrêté, au moins dans les villes de la petite couronne de Paris.Cet appel n’a pas été suivi d’effet. La Poste a cassé l’arrêté devant le tribunal administratif. Elle a poursuivi les familles qui ont été condamnées à quitter les lieux, mais avec un sursis le temps qu’elles soient relogées. Et la situation en est restée là : La Poste refusant de jouer son rôle de bailleur, la préfecture et la ville se sont mises en retrait.Les familles ont tenu 10 ans dans des conditions qui ont été parfois difficiles, La Poste n’assurant pas la maintenance technique. Aujourd’hui, elle s’intéresse enfin à son immeuble qu’elle veut récupérer. Elle vient de remettre tous les appartements aux normes électriques et le relogement des familles est envisagé. Dimanche 23 juin, une mobilisation des habitantEs et des soutiens s’est tenue au bas de l’immeuble pour défendre la réquisition et rappeler l’exigence du relogement des familles, ainsi que de la transformation de l’immeuble en logements sociaux.Correspondant