Publié le Mercredi 10 novembre 2021 à 08h10.

Amnesty International ferme ses bureaux à Hong Kong

Le 31 octobre, le bureau d’Amnesty International à Hong Kong a fermé ses portes, l’ONG cessant ses activités. En cause : le durcissement de la répression et l’impossibilité pour Amnesty de continuer à travailler dans des conditions correctes et sans devoir s’autocensurer. Voici leur communiqué :

« Cela faisait 40 ans que nos équipes à Hong Kong œuvraient à la défense des droits humains dans la région. Aujourd’hui, nous prenons la douloureuse décision de fermer nos bureaux car face à l’intensification de la répression des autorités, il devient trop risqué de poursuivre notre travail sur place.

Depuis que la loi hongkongaise sur la sécurité nationale est entrée en vigueur, il est devenu de fait impossible pour les organisations de défense des droits humains de travailler à Hong Kong librement et sans crainte de graves représailles de la part du gouvernement.

Compte tenu de l’environnement répressif et de l’incertitude perpétuelle créés par la loi sur la sécurité nationale, il est impossible de savoir quelles activités risquent de donner lieu à des sanctions pénales.

Dans ce contexte devenu si instable, nous avons pris la décision, le cœur lourd, de fermer nos deux bureaux. Notre premier bureau – local – cessera ses opérations le 31 octobre, tandis que notre bureau – régional – mettra la clé sous la porte d’ici la fin de l’année.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale en juillet 2020, nous alertons sur le net recul des libertés à Hong Kong et la détérioration rapide de la situation des droits humains.

Cette loi a fait augmenter les menaces qui pèsent sur la société civile hongkongaise. Nous avons analysé les risques qui pesaient si nous restions à Hong Kong. Les risques étaient trop élevés pour y maintenir nos bureaux. Il nous aurait été impossible d’y travailler librement.

Nous étions face à un dilemme : d’un côté, nous voulions conserver nos bureaux pour être au plus près du terrain. De l’autre, nous n’étions plus en mesure d’assurer la protection de nos salariés et de nos militants. Si nous restions, le risque était de nous obliger à nous autocensurer, pour les protéger. »