Publié le Mercredi 15 août 2012 à 20h49.

Liberté pour les Pussy Riot !

Depuis mars 2012, Ekaterina Samoutsevitch, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, trois membres du groupe punk féministe « Pussy riot » sont emprisonnées pour avoir chanté une « prière » anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

C'est pour avoir voulu contester le soutien apporté par le patriarche Kirill, dirigeant de l’église orthodoxe au candidat Vladimir Poutine qu'elles risquent sept ans de prison pour «hooliganisme ». Le verdict sera rendu le 17 août, et c'est Vladimir Poutine en personne qui décidera de l'issue du procès.

En plus d’être inacceptables, les conditions de détention de ces trois jeunes femmes sont plus qu'intolérables (manque de nourriture, d'hygiène, de sommeil...), et s'ajoutent aux problèmes de santé que rencontre l'une d'entre elles.

En Russie, l’absence de démocratie a déjà été remise en question avec les manifestations qui ont fait suite à la réélection de Poutine. De plus, l’État, influencé par l’Église et ses valeurs conservatrices, nie totalement les droits des femmes, avec par exemple la remise en question du droit à l'avortement et l'impunité des violences conjugales. Le pouvoir de contestation, droit fondamental dans une démocratie, est quant à lui fortement réprimé et le procès de ces trois activistes est fait pour « montrer l'exemple ».

Nous ne pouvons donc qu'être solidaires avec les Pussy Riot, de leurs performances artistiques féministes, contestataires. Nous demandons leur libération immédiate et l'arrêt des poursuites contre les opposant-e-s au régime autoritaire de Poutine.

Le NPA appelle donc à participer massivement au rassemblement de soutien qui se tiendra le 17 août à 12h30 place Stravinsky à Paris ainsi que plusieurs villes de France.

Montreuil, le 15 août 2012

 

Ci-dessous l’appel à manifester :

 

Les organisations signataires* appellent à un rassemblement pour la libération immédiate de Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, membres du collectif punk féministe russe Pussy Riot : ce rassemblement aura lieu en même temps qu’un rassemblement similaire organisé à Moscou, et dans plusieurs autres villes à travers le monde, à quelques heures du verdict, attendu le 17 août en début d’après-midi.

Le procureur a requis contre les trois jeunes femmes 3 ans de camp, pour 3 minutes de chanson.

Les trois jeunes femmes du groupe punk féministe russe Pussy Riot ont participé le 21 février 2012, dans la Cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, à une prière punk intitulée «Sainte Vierge chasse Poutine». Aucune dégradation du lieu de culte n’a été constatée et aucune insulte envers les croyants n’a été prononcée. Elles ont pourtant été rapidement arrêtées et sont accusées de «vandalisme aggravé, d’incitation à la haine religieuse et de sabotage des valeurs et du fondement spirituel du pays».

Les jeunes femmes plaident «non coupable», rejettent l’acte d’accusation formulé contre elles et affirment que leur action n'avait pas un caractère religieux, mais politique. Par cette entreprise, elles tenaient à dénoncer l’utilisation politique de l’Eglise orthodoxe par le régime. Ce spectacle s’inscrivait dans un cadre de protestation plus large contre Vladimir Poutine et les élections frauduleuses en Russie.

L’affaire des Pussy Riot est symbolique de la répression grandissante de toute forme de contestation en Russie. Elle met en lumière les dérives inquiétantes d’autorités prêtes à utiliser la justice comme arme politique pour combattre ses opposants pacifiques. Le procès des Pussy Riot a été incontestablement d’une grande iniquité. La peine requise par le procureur est clairement disproportionnée par rapport à la performance politique et artistique des trois jeunes femmes, qui n’ont fait qu’utiliser leur droit internationalement reconnu à la liberté d’expression. Les organisations signataires appellent aujourd’hui toutes celles et ceux qui défendent la liberté d’expression, et la liberté artistique, les droits humains, les principes démocratiques et féministes à se rassembler à Paris, ce vendredi 17 août 2012, à 12h30, afin de demander la libération immédiate des membres du groupe Pussy Riot !

*Organisations signataires : Amnesty International France, Association Russie-Libertés, Convoi Syndical pour la Tchétchénie, FreePussyRiot.org France, Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH), Ligue des droits de l’Homme, Mouvement des Jeunes Socialistes, Les Jeunes écologistes, Osez le Féminisme !, Syndicat SUD-PTT. Avec le soutien de l’Union syndicale Solidaires.