Publié le Mercredi 22 octobre 2025 à 12h18.

Vingt ans après Zyed et Bouna : contre l’ordre policier et raciste, pour la justice et la dignité

Le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré mouraient électrocutés dans un transformateur d’EDF à Clichy-sous-Bois, poursuivis par la police. Leur mort, celle de deux adolescents de 17 et 15 ans qui n’avaient commis aucun crime, a révélé au grand jour ce que les habitantEs des quartiers populaires savaient déjà : la police ne protège pas, elle traque et elle tue. Leur disparition a mis le feu à des décennies d’humiliations, de contrôles au faciès, d’arrestations arbitraires, de brutalité et d’impunité.

Vingt ans ont passé, mais la réalité est la même, sinon pire. Les visages changent — Adama, Nahel, Zineb, Alhoussein —, mais la logique demeure : celle d’un ordre policier qui s’exerce d’abord contre les raciséEs et les pauvres. Les gouvernements successifs ont répondu à chaque révolte par plus de répression, plus de lois sécuritaires, plus de militarisation. Les mêmes discours sont répétés en boucle : ordre, République, sécurité. Mais derrière les mots, c’est une guerre sociale et raciale qui s’assume de plus en plus ouvertement.

Face à cette violence d’État, les révoltes des quartiers populaires, de 2005 à 2023, affirment une vérité simple : la jeunesse ne veut plus vivre à genoux. Contre l’impunité, contre l’oubli, contre la résignation, nous exigeons la justice et la dignité. Et pour cela, il faut s’en prendre à la racine du mal : un système capitaliste et colonial qui s’appuie sur la police pour maintenir son ordre.

Dossier réalisé par Amel