Entretien avec Diego Moustaki, du NPA Paris 19e.
C’est ta première campagne présidentielle ?
Oui, dommage que je ne sois pas trop dispo. Je bosse, je suis très investie dans l’équipe sites et réseaux sociaux, dans la commission LGBTI. Via la coordination 75, je participe à la préparation de manifs, à la redynamisation de mon comité mais j’essaie de trouver des moments pour partir en tournée. Juste après la conférence nationale qui a voté la candidature de Philippe, je partais en vacances dans l’Ain. En contact avec les camarades de la région, j’en ai profité pour parcourir le canton de Gex. Puis je suis allée un week-end dans l’Eure-et-Loir en septembre.
Pour les ParisienEs, il n’y a aucune possibilité d’avoir des parrainages en Île-de-France, il nous faut partir loin pour renforcer les équipes dans les départements où il n’y a pas ou peu de militantEs.
Comment s’est organisé ton séjour de trois jours en Haute-Marne en novembre ?
Je suis partie avec une camarade du comité 18e. L’équipe signatures du 75 qui gère six départements nous avait préparé des parcours sur quatre cantons. Nous sommes passées dans la quasi-totalité des 60 communes. Sur les permanences du samedi, aucun maire n’était présent. Nous sommes allées au domicile de 23 maires, et nous en avons vu neuf. Nous avons enregistré un non ferme, un maire qui avait déjà parrainé et surtout beaucoup d’hésitantEs. Ce qui est difficile pour nous de RP, c’est le suivi… vu les distances.
Comment vis-tu ces premières recherches de parrainages ?
Une expérience extrêmement enrichissante sur le plan politique, très formatrice surtout pour des parisienEs. On discute politique avec d’autres personnes que des militantEs, et qui ne sont pas citadins. Ça nous oblige aussi à être à l’écoute. J’ai été très surprise que tous les maires connaissent Philippe. Du coup l’argumentaire démocratique prend encore plus sens. Et quand on les informe qu’il est conseiller municipal à Bordeaux, ça crédibilise encore plus sa candidature. Il connait le terrain lui ! Cela montre que le NPA est de toutes les résistances du local au national. Les discussions sont extrêmement variées, les services publics bien sûr et leur disparition en milieu rural. Comme c’était la COP26, nous avons eu quelques échanges sur l’écologie. Une maire nous a dit qu’elle était contente qu’il y ait des éoliennes dans son département. Qu’il valait mieux ça que des centrales nucléaires et les déchets.
Et les maires, comment réagissent-ils et elles au fait que vous veniez de Paris ?
Ils saluent notre détermination, le fait de venir de loin (avant d’arriver en Haute-Marne, il faut faire 300 km !), qu’on ne les démarche pas par mail ou téléphone. Nous avons toujours eu un accueil chaleureux. Il faut trouver le domicile des maires, parfois il pleut, on a même eu un habitant qui a enfourché son vélo et qui nous a menées chez le maire. Nous avons été reçues par deux maires chez eux, c’était hyper sympa. On a discuté politique mais aussi de plein de choses. Maintenant, il va falloir les revoir lors du « week-end rouge des 10, 11 et 12 décembre » ! Savoir que de nombreux camarades seront en même temps sur les routes est très stimulant, alors tous et toutes sur les routes !