Publié le Vendredi 3 mars 2017 à 07h18.

Antisyndicalisme : Free n’a rien compris !

Tout le monde connaît ce géant de la téléphonie mobile et de l’internet, propriété de Xavier Niel, septième fortune française, fort de sa box designée par Philippe Starck et ses publicités décalées. Dans l’ombre, un bras de fer oppose depuis plusieurs années le groupe Illiad, maison mère de Free, à SUD Telecom.

Dernier épisode en date : deux déléguéEs du syndicat travaillant dans un centre d’appels viennent de voir la demande de leur licenciement rejetée par l’inspection du travail. Ils étaient accusés d’avoir diffusé un tract, reproduit sur la page Facebook de la section syndicale, s’étonnant de la bonne notation de certains cadres, bien que ces derniers ne remplissent pas les objectifs impartis en matière de productivité.

Bien que pas nommée, une cadre s’est reconnue dans cette description et a saisi le CHSCT pour harcèlement. Elle a aussi déposé plainte contre l’auteur du tract. La direction a fait de même à l’encontre du syndicat, arguant d’un prétendu vol de données qui ont servi à la rédaction dudit tract.

La répression pour mode d’emploi

Désormais, le seul fait de remplir son mandat syndical devient un motif de licenciement, alors même que la protection tirée de l’exercice de ce dernier est consacrée par la jurisprudence... Dur, dur, de militer en toute liberté chez Free !

Cette stratégie, mise en œuvre à l’approche des dernières élections professionnelles, n’est pas anodine, alors que les procès aux prud’hommes contre la société se succèdent suite à des licenciements montés de toutes pièces ou pour des motifs fallacieux. Ainsi, il y a quelques années, des employéEs ont été licenciés pour avoir eu l’impudence… de signer une pétition !

Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui subi par Moussa, délégué également SUD chez New Look (voir l’Anticapitaliste n°367). Ce dernier vient lui aussi de voir la demande de son licenciement rejeté, et son syndicat maintient la pression en manifestant régulièrement, dans les magasins de l’enseigne, au CE... jusqu’au siège à Londres. En effet, un recours de l’employeur auprès de la ministre du Travail reste là aussi possible.

LD