Aurore Bergé, invitée au micro de Frédéric Haziza sur Radio J le 11 février, explique qu’elle a demandé une enquête afin de retirer les subventions aux associations féministes « qui ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé » le 7 octobre dernier. C’est-à-dire qui refuseraient de dénoncer le Hamas comme terroriste et, par extension, toutes celles qui exprimeraient leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien.
Elle emprunte donc à l’extrême droite ses meilleurs outils : la cancel culture et le mensonge.
Car ne nous y trompons pas, les associations pointées du doigt par la ministre, « Nous Toutes » en tête, sont très claires sur les violences sexistes et sexuelles que toutes les femmes subissent dans un contexte de guerre. Mais Bergé s’appuie sur un récit qui, depuis le 7 octobre, monte à droite, à l’extrême droite et même dans une partie de la gauche et vise à dénoncer tous les soutiens de la cause palestinienne comme antisémites.
Bergé, nouvelle ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, mais aussi… du « redressement démographique », est un soutien de longue date de la cause israélienne ; elle préside d’ailleurs à l’Assemblée le groupe d’amitié France-Israël.
Ce qui est nouveau, c’est de l’entendre parler de féminisme ! « Je suis féministe », explique-t-elle au micro de Frédéric Haziza, viré de LCP pour agressions sexuelles et qu’on a vu frapper une militante féministe lors de la manifestation contre les VSS du 25 novembre dernier à Paris.
« Le féminisme n’a ni drapeau ni frontière. Il ne choisit pas ses victimes », ose-t-elle dire sur Twitter après les réactions choquées des associations féministes. Pour Aurore Bergé, il y a pourtant les « bonnes » et les « mauvaises » victimes… Les bonnes ? Ce ne sont pas celles de Darmanin, pas celle d’Haziza, pas les bénéficiaires des associations, pas les personnes trans, et pas les 70 % de femmes et d’enfants parmi les plus de 28 000 mortEs dans le génocide mené par Israël en Palestine…
Cette menace de censure budgétaire aura des conséquences directes sur de nombreuses associations et sur leur survie même. Instrumentalisation, manque de moyens, de subventions et de considération, voilà ce que Macron et Bergé appellent la grande cause des quinquennats !