Publié le Lundi 27 janvier 2014 à 10h45.

À Caen, regroupement pour « l’Alternative à Gauche »

À Caen, le PCF gère la mairie avec le PS depuis 2008. Il fait partie également de la majorité « de gauche » du Conseil régional de Basse-Normandie, dirigé par le PS. Le choix du PCF pour les municipales était donc à la fois attendu et prévisible. Sans surprise, donc, il a choisi de reconduire son alliance avec le PS dès le premier tour...

Cette situation a bien sûr créé des tensions dans le Front de gauche. Le Parti de gauche et Ensemble n’ont pas accepté la position de leur partenaire et ont annoncé rapidement leur intention de présenter une liste indépendante, ce qui a rendu possible les discussions avec le NPA. Au fil des discussions, un accord s’est dessiné.Cet accord porte sur la construction d’une liste intitulée « l’Alternative à Gauche » dont le profil sera clair : s’opposant totalement à la politique du gouvernement, traçant la perspective d’une alternative au travers de mesures d’urgence sociale, défendant une plateforme municipale pour une rupture avec la gestion actuelle de la majorité PS-PCF. La liste reprend ainsi à son compte des revendications émanant des luttes, comme les transports urbains gratuits, la remunicipalisation de l’eau et l’instauration de la gratuité pour la première tranche de consommation, la priorité absolue au logement social et la réquisition des logements et bureaux inoccupés, la lutte contre les discriminations envers les femmes ou les populations immigrées, le refus des grands travaux inutiles (la ligne à grande vitesse Paris-Normandie...). L’accord indique aussi que sans lutte des habitants, rien ne sera possible, et il appelle la population à se mobiliser, quel que soit le résultat des élections. Enfin, l’indépendance totale par rapport au PS est réaffirmée, pour le deuxième tour comme pour après. C’est bien sûr une condition pour réunir ceux et celles qui ne lâchent rien avant, pendant ou après les élections !

Ne pas attendre les catastrophes...En Basse-Normandie, NPA et PG avaient présenté ensemble une liste aux élections régionales en 2010, mais sans la FASE, l’une des composantes d’Ensemble. En 2008, lors des municipales, cette composante, représentée alors par une association politique locale implantée de longue date, l’ANPAG, tentait encore d’intégrer dès le premier tour la liste de « toute la gauche » et menait bataille contre la LCR, qui s’était trouvée bien seule pour défendre l’option de la radicalité et de l’indépendance par rapport au Parti socialiste. En 2014, l’accord entre les trois forces est le témoin d’une certaine clarification qu’impose la situation...Rien n’est simple pourtant dans la construction d’une alternative anticapitaliste. Si un accord a été possible à Caen, il ne l’est pas à ce jour dans la commune voisine d’Hérouville-Saint-Clair, une ville populaire de la banlieue de Caen (22 000 habitants), où le Front de gauche, uni cette fois, fait alliance avec EÉLV, avec en plus des militants « non encartés politiquement ».Au moment où Hollande signe un nouveau chèque de 30 milliards d’euros au patronat, beaucoup se disent que c’est peut-être le moment de s’engager pour que les catastrophes annoncées (le FN...) ne se réalisent pas. Le NPA sera à leur côté, dans la lutte, dans les débats aussi, pour construire une véritable alternative anticapitaliste. Nous ne manquerons de dire et répéter que les élections ne stopperont pas par miracle l’offensive des Hollande-Gattaz. Il faudra que « ceux d’en bas » s’y mettent, des grèves, des manifestations puissantes seront nécessaires. En discuter pendant la campagne électorale, c’est aussi préparer ces échéances.

Correspondant