Jamais à une élection les parrainages n’auront autant fait parler d’eux. Les médias, depuis cet été, ne cessent de braquer leur projecteur sur la course vers les 500 fameux parrainages à laquelle nous participons. Trop souvent unique médiatisation potentielle pour les « petits » candidats.
La semaine passée fut riche en rebondissements. Au milieu des pleurs de Boutin et de Le Pen, des certitudes de Dupont-Aignant et Chevènement et du « jusqu’au bout » du NPA, le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard (UMP) s’est quelque peu emmêlé les pinceaux.
Le mardi 12 janvier, dans un premier communiqué, Pélissard se prononçait, comme il l’avait fait en 2007, pour « l’anonymat des parrainages ou la possibilité de parrainer deux candidats ». Dans ce communiqué matinal, au grand bonheur des candidatEs en difficulté, Jacques Pélissard développe un argumentaire que nous connaissons bien pour l’avoir écrit nous-même sur nos 4 pages et pour le rabâcher maintenant depuis des mois à chaque rencontre avec des maires : « Le parrainage n’est pas un soutien, il ne s’agit pas d’un choix et encore moins d’un vote en faveur de l’un ou l’autre […] cet acte ne doit pas être compris comme un droit de veto destiné à empêcher une candidature adverse » avant de demander le respect de cette liberté et dénoncer toute stigmatisation des maires ayant parrainé.
Cette déclaration fait suite, comme en 2007, aux nombreuses plaintes d’élus locaux qui vivent mal la pression médiatique renvoyée par les difficultés des petits candidats. Malgré un projet de loi déposé par un député du Nouveau Centre en octobre, la pression des maires et cette forte médiatisation, le pouvoir ne lâche pas de mou. Le PS et l’UMP, par leurs réactions semblables, se satisfont pleinement de cette règle antidémocratique, cette censure administrative, ce premier tour imposé.
Mais la pression n’est jamais à sens unique puisque, quelques heures plus tard, Jacques Pélissard est revenu sur ses déclarations du matin en déclarant qu’il était « favorable à la double signature et défavorable à l’anonymat ». Revirement des plus spectaculaires !
Pour sa part, le NPA a recueilli plus de 350 parrainages, montrant sa détermination à aller jusqu’au bout. Nous continuons à défendre un système de parrainage démocratique : que les candidats (et leurs partis) récoltent eux-mêmes 100 000, 200 000, ou autres parrainages d’électeurs, même si l’anonymat faciliterait grandement cette lourde tache.
Plus que jamais déterminés, les militantEs du NPA concentrent de plus en plus de force et d’énergie dans cette dernière ligne droite. À moins de 60 jours du jour fatidique, il faut encore redoubler d’énergie pour imposer notre candidature anticapitaliste et pour relever ce défi qui nous est imposé.
Thibault Blondin