Plus de 600 personnes se sont rassemblées samedi 25 février à Carhaix (29) en soutien à la rédaction de l’hebdomadaire du Kreiz Breizh (Centre Bretagne) le « Poher », harcelée et menacée de mort par des individus dont on ne peut ignorer l’idéologie fasciste.
Petit florilège : mercredi 8 février, vers 18 h, le téléphone sonne à la rédaction du Poher. La personne chargée de l’accueil décroche. Une voix masculine demande à parler au rédacteur en chef, Erwan Chartier, et ajoute : « À quelle heure je peux passer lui mettre une balle dans la tête ? » Avant de raccrocher, l’individu menace du même sort la salariée. Déjà, le 10 février, Erwan Chartier avait reçu un mail : « On va te crever et te jeter dans une fosse avec les négros que tu aimes tant ». Et pour finir, lundi 20 février un appel anonyme affirmait qu’une bombe avait été placée dans les locaux du journal.
De Callac à Carhaix
Objet de la haine de la fachosphère, ces journalistes, ainsi qu’une consœur de France 3, avaient eu l’outrecuidance de parler du projet « Horizon », celui de la municipalité de Callac (22) d’installation et d’insertion de familles de réfugiéEs (voir l’Anticapitaliste n° 645, 19/01/2023). Déjà, à l’automne, l’extrême droite nationale, Reconquête en tête, suivie d’élus RN, s’était déchainée contre ce projet, agitant la menace du « grand remplacement », multipliant mensonges, menaces et calomnies sur ses réseaux, mettant au pilori les élus porteurs de ce projet. Malgré la mobilisation antiraciste qui s’était exprimée, la ville annonça le retrait de son projet.
No pasaran
Samedi 25 février, plus de 600 personnes sont venues à l’appel du Club de la presse de Bretagne, des syndicats de journalistes, des syndicats CGT, FSU, Solidaires regroupés dans l’associations Visa (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes), ainsi que des organisations politiques, le PCF, Jeunes socialistes, EÉLV, UDB, FI, comités Antifa, et une délégation fournie et très visible du NPA 29, dont le soutien sans faille a été cité par le rédacteur en chef du Poher.
Par la voix des diversEs orateurEs, ils et elles ont réaffirmé la nécessité de s’opposer frontalement et de façon déterminée à l’offensive fasciste et xénophobe, qui dans le pays comme en Europe se développe sous couvert de dédiabolisation. Une gavotte militante a capella clôturait le rassemblement.
Le même jour, plus d’un millier de militants antiracistes se retrouvaient à Saint-Brévin (44) pour contrer une manifestation (ratée) à l’appel de l’extrême droite contre le projet d’installation d’un Cada (Centre d’accueil des demandeurEs d’asile). No pasaran !