La situation politique continue d’être pour le moins inédite voire instable. Si, les députés ont fait leur rentrée le 18 juillet et ont élu le bureau de l’Assemblée nationale, avec les voix des députés plus tout à fait ministres mais encore au gouvernement, Macron continue de bloquer la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Celui-ci ne sera vraisemblablement pas nommé avant l’ouverture des Jeux olympiques, Jupiter ayant évoqué le 22 juillet « une trêve olympique et politique » bien commode… Car, pour lui, le statu quo est de toute façon positif. La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale le montre, la dissolution voulue par Macron apparaît comme une opération blanche : tout change pour que rien ne change !
La guerre sociale continue
Malgré son absence totale de légitimité, le pouvoir continue à mettre en œuvre sa politique antisociale : les groupes de niveaux au collège et du « choc des savoirs », dix milliards d’économies en plus des 15 milliards déjà prévus, répression des militantEs indépendantistes de Kanaky… Et, il y a quelques jours, alors que le gouvernement Attal vivait ses derniers instants, plusieurs décrets d’application de lois rétrogrades ont été publiés en vitesse : loi immigration, fin du repos dominical dans les vignes, mesures anti-écolo…
Les industriels ne perdent pas de temps non plus : pour maintenir ses profits, Valéo prévoit de fermer trois sites en France supprimant plus de 1 000 emplois ; à Nantes c’est 250 emplois de moins chez Saunier-Duval ; la fédération française du bâtiment annonce la suppression de 150 000 emplois d’ici 2025. Les coupes budgétaires vont elles aussi se traduire par des suppressions d’emplois : postes d’enseignantEs non pourvus, baisse du nombre d’agentEs de l’inspection du travail, dégradation continue dans la santé…
Contradictions sociales et politiques dans l’Hémicycle
Et à l’Assemblée nationale, la poursuite ou non des politiques de casse se « négocie ». L’élection du bureau de l’Assemblée nationale a permis d’écarter le Rassemblement national de tout poste à responsabilité. Malgré cette claque, le parti de Le Pen n’a qu’à attendre patiemment son heure… comme il l’a toujours fait.
Alors qu’au Nouveau Front populaire les tensions continuent autour du nom du ou de la Première ministrable qui serait à même de porter le programme, les macronistes et une partie de la droite s’empressent d’attiser les divisions en faisant des appels de pied au PS.
Wauquiez et ses 47 députéEs de la Droite républicaine (DR, ex-Les Républicains) présentaient le 23 juillet, avec le « pacte législatif » de 13 lois, la poursuite de l’offensive libérale antisociale. De son côté, Mathilde Panot annonçait le même jour que La France insoumise déposerait une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites adoptée en avril 2023.
Pas de trêve estivale pour les luttes écologiques et sociales !
Les rassemblements du 18 juillet initiés par la CGT cheminotEs et repris par différentes forces de la gauche sociale et politique, ainsi que par les comités mobilisés pour la mise en œuvre du programme du Nouveau Front populaire ont été trop faibles pour impulser une dynamique suffisante en ce début d’été.
Le 19 et le 20 juillet à Melle, Migné-Auxances et La Rochelle, ce sont, en revanche, plusieurs milliers de personnes qui ont crié No Bassaran — fusion du « No Pasarán » des républicainEs espagnols luttant contre le fascisme en 1936 et du « Non aux mégabassines » de l’agrobusiness qui accapare l’eau pour la stocker sans tenir compte des conséquences écologiques (voir page 3). Les luttes anticapitalistes contre les grands projet inutiles et écocides nous montrent des voies possibles pour reprendre la main. Elles lient vivre décemment de son travail, se nourrir correctement tout en respectant la planète. Elles mettent au premier plan la solidarité et l’organisation collective de celles et ceux qui sont les premierEs concernéEs.
Ils ne lâcheront rien, nous non plus !
Ces mobilisations contre les mégabassines, ainsi que les rassemblements autour de la flamme olympique, les bagarres contre les licenciements et les fermetures de sites, les manifestations en solidarité avec les peuples palestinien et kanak peuvent être des points de rassemblement de toutes celles et ceux qui luttent contre ce système qui tue et qui détruit la planète.
Car, la démonstration est encore faite que ceux qui nous dirigent ne lâcheront rien. Pour imposer les premières mesures du programme du Nouveau Front populaire, nos revendications sociales et écologiques, pour l’augmentation des salaires, pour en finir avec les discriminations racistes et sexistes, pour en finir avec le colonialisme, pour partager les richesses et préserver la planète, il n’y aura pas d’autre solution que nos mobilisations !