Lors de son dernier Conseil politique national, le NPA a arrêté son positionnement pour les prochaines élections législatives. Favorable à des candidatures d’union pour contester le macronisme et les politiques capitalistes, nous avons décidé de répondre favorablement à la proposition de rencontre de l’Union populaire.
Au lendemain du CPN, nous avons donc envoyé deux courriers rendus publics : un répondant positivement à la proposition de rencontre avec l’Union populaire et l’autre à destination de Lutte ouvrière (publiés dans l’Anticapitaliste la semaine dernière). Le courrier à destination de LO est resté sans réponse à cette heure. Une première rencontre entre le NPA et l’Union populaire a eu lieu mercredi 20 avril et une deuxième aura eu lieu au moment de la publication de ce numéro.
Pourquoi sommes-nous favorables à une telle démarche ?
Les prochaines élections législatives vont être marquées par plusieurs enjeux. Le rapport de forces politique est dégradé en défaveur de notre camp social, on a encore pu le mesurer au premier tour de l’élection présidentielle et au lendemain de la réélection d’un Macron qui propose de continuer son chantier de démolition. Il y a donc urgence à résister à la poussée réactionnaire portée par la droite et l’extrême droite — qui sort renforcée de la présidentielle.
À gauche, les lignes bougent. Les forces du social-libéralisme se sont effondrées aux élections et beaucoup, y compris dans le milieu traditionnel de la gauche radicale et de l’extrême gauche, ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Cela peut porter bien des illusions sur la façon de transformer radicalement la société, mais il s’agit indéniablement d’un élément positif qui exprime une aspiration à résister, à se battre et à rompre avec les années de la gauche plurielle.
C’est dans ce cadre que s’incarne une aspiration positive à l’unité, dans les urnes pour les prochaines élections législatives, mais aussi dans la rue, condition nécessaire pour construire les mobilisations indispensables pour remporter des victoires sociales, à commencer par celle contre la nouvelle réforme des retraites annoncées par Macron.
Ce n’est qu’un début, continuons les débats...
Comme nous l’avons dit à l’Union populaire, ainsi que publiquement, « nous tenons à réaffirmer notre volonté d’aboutir à un tel accord national, car cela serait un point d’appui important pour toutes celles et ceux qui ne veulent plus des politiques libérales, une expression unitaire utile aussi aux mobilisations, et le moyen de poser un jalon dans la reconstruction d’un outil politique pour une gauche qui se batte pour construire une alternative au capitalisme ».
À cette étape, plusieurs points restent en discussion. Ainsi, nous ne partageons pas l’idée que ces élections législatives sont le match retour de la présidentielle et, dans ce cadre, si nous comprenons que l’Union populaire cherche à maintenir mobilisée sa sphère sympathisante et, au-delà, son électorat, placer cette campagne autour du seul objectif que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre est une difficulté. D’abord parce que cette personnalisation est contradictoire avec la volonté de regrouper des forces et sensibilités diverses, mais aussi, et peut-être surtout, par cela épouse par trop les institutions de la 5e République avec lesquelles nous voulons rompre.
De plus, si nous partageons l’idée que « l’Avenir en commun » est la base possible du « programme partagé » au vu de la réussite de la campagne de l’Union populaire, cela ne peut se faire qu’en assumant le pluralisme de cette campagne. Cela signifie que s’il est nécessaire d’assurer une cohérence autour d’un label, d’une profession de foi nationale commune et de cadres d’animation collectifs de la base au sommet, chacun conserve son indépendance pendant la campagne et après (dans le cas d’éventuels éluEs).
Et maintenant ?
Contrairement à ce qui est dit ici ou là, cette orientation n’est pas en rupture avec la campagne présidentielle que nous venons de mener autour de Philippe Poutou. Il faut inverser le raisonnement. Au vu du contexte, comment répondre aux aspirations de notre camp social ? Quels sont les meilleurs moyens de porter les questions que nous avons voulu mettre au centre de notre campagne : le bilan des échecs de la gauche de gouvernement, la nécessité de mesures de rupture avec le social-libéralisme et les logiques capitalistes, la reconstruction d’une gauche de combat et d’un outil politique ?
Nous ne savons pas si cet accord verra le jour mais nous sommes déterminés à aller au bout de la démarche. Si une telle campagne était possible, ce serait un bon signal pour toutes celles et ceux qui veulent changer la société, et un encouragement pour les mobilisations. Sortir de la résignation, regrouper là où ils se trouvent les éléments combatifs (que polarise largement aujourd’hui l’Union populaire), c’est ce qui reste pour nous l’essentiel.
La majorité du Comité exécutif du NPA