Publié le Jeudi 20 octobre 2016 à 06h51.

Droite : Les sept mercenaires du capital

Jeudi 13 octobre, lors du premier grand débat pour les primaires de la droite, les sept candidats s’étaient donné pour consigne de ne pas trop se chamailler face aux téléspectateurs. Une consigne totalement respectée, et pas très compliquée à suivre, puisqu’ils sont bien d’accord sur l’essentiel...

Car pour eux, l’essentiel est bien de continuer en l’approfondissant la ligne politique suivie par Hollande en terme de casse sociale et de tout-sécuritaire.

La destruction totale du social

Celle-ci passe par de nombreuses suppressions d’aides, comme les emplois aidés ou l’aide médicale de l’État, ce que justifie Bruno Le Maire car « avec cette aide on rembourse des soins à des étrangers en situation irrégulière alors que les citoyens français qui en ont besoin ne peuvent pas se soigner »... Erroné, cynique et discriminatoire ! Sont annoncées également les suppressions d’acquis dont le SMIC ou le statut de la fonction publique, y compris pour les enseignantEs, ce qui se traduirait par la suppression de 300 000 à 500 000 postes de fonctionnaires et une baisse de 80 à 100 milliards de la dépense publique. Avec la privatisation de Pôle Emploi, la dégressivité des allocations chômage et le passage du départ à la retraite à 65 ans, ils ont trouvé les moyens de faire disparaître la question sociale !

Sans surprise, les patrons sont donc les grands gagnants du programme : baisse de ce qu’ils appellent « les charges sociales » et suppression de l’ISF. Les syndicats seront contournés par la généralisation des référendums d’entreprise, qui isolent les salariéEs boîte par boîte, utilisant fréquemment le chantage à l’emploi et permettant plus facilement, voire avec consentement, le passage en douceur des reculs sociaux.

Pour se démarquer d’un Hollande qui fait déjà une politique de droite, ils proposent un ultralibéralisme qui vise à la dérégulation totale du travail et un service au capital sans faille. Avec, dans le même temps, un réel populisme chez Sarkozy qui annonce sans complexe lors du meeting au Zénith vouloir être « le représentant de la France de la vie réelle, qui se sent maltraitée, qui n’est plus considérée »...

Démocratie, laïcité, identité...

La question démocratique réelle, celle qui consisterait à demander et tenir compte de l’avis des intéressés ou/et de celui de la « représentation nationale », est également réglée. S’il est élu, Juppé décidera à coups d’ordonnances dès le premier mois suivant son élection sur des sujets aussi importants que la remise en cause des 35 heures ou la fiscalité. Quant à Sarkozy, il veut utiliser le référendum dans la construction d’un bouc émissaire, manière de nous détourner de nos luttes communes. En effet, les deux premiers référendums proposés porteront sur la suppression du regroupement familial et l’internement des fichés S les plus dangereux...

Sur le fond, et malgré les apparences, les prises de position de deux principaux candidats sont assez semblables. Avec certes des propos toujours plus outranciers, Sarkozy veut agir contre le communautarisme par l’assimilation : « quand on devient Français, on vit comme un Français et nos ancêtres sont les Gaulois, toute personne qui veut entrer dans la communauté nationale doit faire sien notre récit national ». Ce qui revient à demander aux arrivants de couper leurs racines. Juppé invente, lui, l’« identité heureuse »,ce qui lui permet de reconnaître la diversité de la France multiculturelle... tout en affirmant « je suis très attaché à cette construction du bien commun qui repose sur l’histoire, la langue les racines judéo-chrétiennes de notre pays »...

Bref, quel que soit leur candidat, il sera au final au service zélé du patronat et du profit. Il restera bien notre ennemi de classe !

Roseline Vachetta