Publié le Jeudi 24 janvier 2013 à 17h25.

Edito: Non à l'union nationale

François Hollande a sa guerre, l'occasion pour lui, jugé « mou », « indécis », de prendre la pose du chef d’État, chef des armées et homme de décision, pour tenter d'imposer son autorité. Jean-Marc Ayrault a salué, lors du débat parlementaire, « l’esprit de responsabilité dont toutes les forces politiques ont témoigné depuis le 11 janvier ».Jean-François Copé lui a fait écho, « l’esprit d’union nationale doit s’imposer à tous ». « Le rôle d'un responsable politique, c'est de penser à l'intérêt de la France et des Français » selon Marine Le Pen qui a jugé « légitime » l’intervention. À gauche aussi, même discours. Europe Écologie-les Verts « approuve l’intervention militaire française » tout en regrettant, comme le Front de gauche, que le Parlement n’ait pas été consulté.Personne parmi eux n’a osé contester le bien-fondé de l’intervention, dénoncer ses véritables objectifs. Les travailleurs, toute la population n’ont, eux, aucune raison d’être solidaires du gouvernement. La nouvelle aventure militaire dans laquelle il engloutit des millions d’euros ne défend en rien les intérêts des populations déshéritées du Mali. Quand bien même la « menace islamiste » y est bien réelle, elle provient, avant tout, de l’impasse économique et sociale des politiques libérales imposées par la France et l’impérialisme qui hypothèquent le développement et condamnent les peuples à la misère et à la domination.« L’objectif, c’est la reconquête totale » a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Mais la reconquête au profit de qui ? Cette guerre ne vise pas à servir la liberté contre le terrorisme ou les pratiques inhumaines des groupes islamistes mais les intérêts géostratégiques et économiques des multinationales qui, ici, mènent leur guerre sociale contre le monde du travail. Comme en Afghanistan, elle participe de l’offensive des grandes puissances contre les peuples.À leur union nationale, nous opposons la solidarité des travailleurs et des peuples, par-delà les frontières. Le peuple malien a besoin de développement, de dignité et de prospérité, pas de bombes et de servitude. C’est à lui de chasser les bandes islamistes armées qui veulent imposer leurs lois. C’est à lui de décider librement de son sort.Yvan Lemaitre