Les débats politiques à la fête de l’Humanité entre les différentes organisations de gauche ont éclairé rapprochements divergences sur les questions essentielles : l’unité dans la riposte à Sarkozy et la préparation des élections régionales.
Si on s'en tient aux appréciations de nos médias, le bilan de la fête de l'Humanité se résumerait à l'accueil hostile des participants aux ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et du Budget, Eric Woerth. Il n'y a que nos ministres et nos médias aux ordres pour s'en étonner.
Bien sûr le bilan politique n'est pas là, mais au coeur des discussions concernant la nécessaire riposte à la politique de Sarkozy, la question d'un projet politique répondant aux besoins sociaux face à la crise ou les prochaines échéances électorales.
Ces sujets ont traversé les débats, tant celui de l'agora, samedi après-midi, que celui organisé par le Parti de gauche à son stand. Le premier, regroupait la plupart des organisations de la gauche politique, des dirigeants syndicaux et Attac. Le deuxième se déroulait entre les partis de la gauche radicale et antilibérale. Parmi les nombreux participants, l'aspiration à l'unité était réelle et bien légitime. Comment comprendre en effet que face aux mauvais coups de la droite, un front unitaire de la gauche politique et sociale ne puisse se constituer ? L'initiative sur la Poste a été mise en avant par les syndicalistes présents et par des dirigeants politiques du PS par exemple. Mais force est de constater que la proposition du NPA de se retrouver aujourd'hui au sein de cadres unitaires pour s'opposer aux mesures du pouvoir et pour soutenir efficacement les luttes n'a pas suscité un franc enthousiasme parmi les dirigeants présents. Des déclarations d'intention, mais pas de réponses concrètes.
Mais le bilan politique de cette fête de l'Huma est surtout sans surprise. Un Front de gauche lézardé avec, d'un côté, un PCF proposant des ateliers à toute la gauche incluant le PS et, de l’autre, un PG favorable à des discussions avec les partis à gauche du PS. Le PCF persiste dans son exigence de « contenu » politique pour faire oublier celle du NPA qui est d’avoir des listes indépendantes du PS aux prochaines régionales sur l'ensemble du territoire. Le PG favorable aussi à un accord national avec le même type de listes, tout comme pour les Alternatifs et la Fédération, élude pour l'instant la question de la gestion des régions.
Sur cette question du front électoral l'aspiration à l'unité est également forte. Mais il ne suffit pas de « surfer » dessus pour occulter les vrais problèmes : la stratégie électorale du PCF apparaît à l'heure actuelle à géométrie variable (Marie-George Buffet parle de fronts de gauche, au pluriel). L'accueil très chaleureux de Martine Aubry, annonçant la participation aux ateliers du PCF, est symptomatique d'un certain « penchant » pour les élections à venir.
Les Verts ont confirmé leur volonté d'y aller seuls, gonflés par les derniers résultats d'Europe écologie. Du côté de LO, rien de nouveau, on poursuit la route en solitaire.
Le NPA quant à lui a réaffirmé sa volonté politique de travailler à un front uni dans les luttes et pour les régionales, la nécessité de constituer des listes indépendantes du PS, portant un projet de rupture avec le système pour les régions, en refusant de gérer ces dernières avec les tenants du social-libéralisme. A sa proposition de se retrouver rapidement, d'ores et déjà les Alternatifs, la Fédération, le PG et le PCF ont répondu positivement.
Myriam Martin