À l’occasion du 80e anniversaire de la disparition de Gilles Serret, la FSU et la CGT ont étroitement collaboré pour organiser un colloque le samedi 8 juillet au Teil en Ardèche (07). Il témoigne de leur engagement commun, tout comme la bataille actuelle pour les retraites. Il vise à commémorer la tragique disparition de Gilbert Serret et à mettre en lumière l’importance de l’ancrage du syndicalisme enseignant dans le mouvement ouvrier.
Gilbert Serret (1902-1943) et France Serret, née Dérouret (1900-1979), « Les Serret », ont consacré toute leur carrière d’instituteurs au sud de l’Ardèche. Gilbert a dirigé la Fédération unitaire de l’enseignement, tandis que France a joué un rôle clé dans la création des groupes féministes de la fédération et militait pour une pédagogie alternative et plus active. Ensemble, ils se sont engagés dans tous les combats antifascistes, anticoloniaux et pacifistes de l’entre-deux-guerres.
Militants internationalistes
Le parcours et les combats de Gilbert Serret illustrent et démontrent son engagement constant en faveur du monde ouvrier. Syndicaliste avant tout, il refusa que la CGT-U soit la courroie de transmission du PCF et avec l’ensemble de la direction de la Fédération de l’enseignement, mena ce combat contre ses liquidateurs. Que ce soit à travers les grèves locales et les mouvements sociaux en Ardèche, la construction des structures syndicales au niveau fédéral pour la FUE, ou encore son implication dans l’UL CGT du Teil, il a toujours été en première ligne. De même, il a participé activement aux luttes internationalistes. Il fut même convoqué à Moscou au côté de Aulas, Dommanget et Cornec par l’Internationale syndicale rouge qui leur fit savoir en route qu’elle ne voulait plus les recevoir. Trotski lui-même faillit vivre à Saint-Montant chez « les Serret », ce fut le préfet qui s’y opposa arguant que le logement était dans l’école publique du village.
Cette journée mémorielle consacrée aux Serret revêt une importance cruciale. Elle permet de mettre en évidence le fait que les syndicalistes révolutionnaires et les voix dissidentes ont été effacées de l’histoire par la majorité écrasante du PCF à la Libération.
Critiques envers l’Union soviétique
Les staliniens ont tout fait pour invisibiliser et faire disparaître de la mémoire collective tous les militants qui osaient émettre des critiques sur le parti, sur le lien entre le PCF et le syndicat, ou encore sur l’Union soviétique. Or, il est essentiel de se souvenir que nos instituteurs ardéchois syndicalistes révolutionnaires ont participé à façonner l’enseignement et ont joué un rôle clé dans le mouvement syndical et social en Ardèche. Gilbert Serret lui-même a été mandaté à deux reprises pour représenter le mouvement syndical au congrès confédéral, prononçant des discours marquants en faveur de l’indépendance syndicale, de la démocratie. Ces discours demeurent une référence pour tous les syndicalistes. Aujourd’hui, il est crucial de reconstruire rapidement cette mémoire, en la rendant accessible à toutEs et en s’inscrivant comme les continuateurs de ces militants au sein de nos pratiques syndicales quotidiennes et de nos organisations.
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