On les savait fâchés mais on aurait pu penser que les relations entre La France insoumise et le PCF allaient se détendre cet été. Il n’en est rien, bien au contraire.
Cela fait des mois que rien ne va plus entre La France insoumise et les Communistes, même si ces derniers ont soutenu Mélenchon pendant la campagne présidentielle. Cela fait des mois que les porte-parole des deux organisations se lancent des piques par médias interposés, voire par SMS.
Divergences stratégiques
Les divergences sont si importantes que ces dernières semaines, après s’être présentés séparément – et souvent l’un contre l’autre – aux législatives, le PCF et la FI n’ont pas réussi à faire « groupe commun » à l’Assemblée nationale. Cet été, la FI a ouvertement boycotté l’université d’été du PCF à Angers, et c’est désormais Jean-Luc Mélenchon qui, sous prétexte d’un déplacement à la Réunion, annonce qu’il ne sera pas présent à la Fête de L’Humanité les 15, 16 et 17 septembre prochains. Bref, le « torchon brûle ».
Cette mésentente, et c’est un euphémisme, entre les deux organisations politiques, est essentiellement due à des divergences stratégiques, qui ne sont pas récentes mais qui ont connu une accélération lors de la séquence électorale. La France insoumise développe en effet depuis la campagne présidentielle une stratégie de mise l’écart/contournement des partis de gauche, et ne veut surtout pas de « tambouille » entre partis puisque son but premier est de « fédérer le peuple », au-dessus des partis traditionnels. Cette stratégie se confronte à celle du PCF qui continue à prôner le rassemblement de toute la gauche… sans grand succès.
Hégémonie
Mais derrière cette stratégie, La France insoumise se veut être la seule opposition, la seule alternative à Macron, et pour cela ses cadres et ses dirigeants sont prêts à combattre leurs alliés d’hier. C’est dans cet état d’esprit que, lors de notre 9e université d’été, le représentant de La France insoumise a indiqué, au cours du débat intitulé « Comment s’opposer à Macron ? », que « les seuls députés d’opposition sont ceux de La France insoumise. Ceux du PCF ne le sont pas puisqu’un certain nombre d’entre eux avaient voté la confiance à Valls »… Bonjour l’ambiance.
Mais l’opposition à Macron ne s’arrête pas aux 17 députéEs de La France insoumise, et c’est tant mieux. L’opposition à la politique de Macron ce sont les salariéEs de Déliveroo, les migrantEs et leurs soutiens, les salariéEs qui combattent au quotidien les suppressions de postes, les licenciements ou les fermetures de sites… et c’est bel et bien cette opposition de résistance, de combat, que nous devons développer. Face au rouleau compresseur Macron, il s’agit bien de construire des mobilisations unitaires, sans aucun sectarisme, et non pas à l’appel d’un seul homme, contre le gouvernement, des mobilisations pour s’affronter réellement à ce pouvoir, à ce système.
Joséphine Simplon