Publié le Mercredi 21 juin 2017 à 10h37.

Gouvernement : déjà 4 démissions, en espérant son enterrement

Cela fait à peine un mois que le gouvernement est en place, et quatre ministres ont déjà démissionné dans des affaires de détournement de fonds. Décidément, avec Macron, la nouvelle politique ressemble à l’ancienne… En pire ! 

Richard Ferrand, ancien député PS, a été sorti de son ministère de la « Cohésion des territoires » (??) dans le cadre des enquêtes sur l’absence de déclaration d’assistants parlementaires et sur des conflits d’intérêts dans l’affaire des Mutuelle de Bretagne. Macron lui aurait prié de briguer la présidence du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée : un poste clé pour un personnage qui manifestement n’hésite pas à magouiller !

Sylvie Goulard, ministre des Armées et ancienne députée européenne Modem a annoncé sa démission du gouvernement hier… « Dans l’hypothèse où l’enquête préliminaire visant le MoDem conduirait à vérifier les conditions d’emploi de mes assistants au Parlement européen, je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi et tout le travail que j’y ai accompli. »

Ce mercredi matin, ce sont François Bayrou et Marielle de Sarnez qui ont annoncé leur démission du gouvernement… Cette dernière devrait prendre la tête du groupe Modem à l’Assemblée. Pour les deux, la décision est liée à l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen qui vise le MoDem.

Le résultat concret, ce sont quatre démission au gouvernement après un peu plus d’un mois. Macron a essayé de faire croire qu’il allait changer la politique, mais en réalité, ce gouvernement empire encore les choses par rapport aux pratiques des gouvernements précédents. Macron a remplacé un personnel politique installé, corrompu par l’intégration dans les institutions, par un autre personnel, davantage lié aux milieux d’affaires privés. Concrètement, il n’y a aucun ouvrier à l’Assemblée et moins de 9 % d’employés… alors que ces deux catégories représentent la moitié de la population active… 

Profiter des brèches

Le problème, ce n’est pas de remplacer le PS ou LR par LRM, de remplacer les notables de ces vieux partis par de nouveaux. D’ailleurs, une bonne partie d’entre eux s’est recyclée dans le parti de Macron, en général les plus magouilleurs et les plus liés aux intérêts privés. 

Le problème, ce serait d’en finir avec la 5e République, basée sur la monarchie présidentielle, et d’imposer la révocabilité des élus, que leur salaire soit limité à 2200 euros, la proportionnelle intégrale, la suppression du Sénat, l’interdiction du cumul des mandats et leur limitation dans le temps. Cela afin d’empêcher que l’État ne constitue une couche séparée de la société, sans contrôle des travailleurs, et donc en dernière instance liée à la classe qui possède les grands moyens de production.

Ces quatre démissions nous montre un point important pour la prochaine période : malgré sa forte majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement n’est pas intouchable, il peut être mis en difficulté. Cela permet d’espérer le déstabiliser par les mobilisations contre les attaques contre le droit du travail et la Sécu, l’état d’urgence permanent et la sélection dans les universités.

Antoine Larrache