Publié le Jeudi 5 septembre 2013 à 17h36.

Gouvernement et Medef : servilité et cadeaux

Le 19 août dernier, Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, avait fait connaître les exigences du patronat dans une tribune publiée dans les Échos. Faisant état, sans rire, de « 100 milliards ponctionnés sur nos entreprises par rapport à nos concurrents européens équivalents », Gattaz réclamait une « baisse tangible et durable des dépenses publiques » et aucune augmentation des cotisations ou des impôts des entreprises.
Il voyait cependant deux « signes encourageants » dans la politique du gouvernement, « le crédit d'impôt compétitivité emploi et la transposition fidèle de l'accord mettant en place une nouvelle flexisécurité ». Déréglementation des droits des salariés qui permet de baisser le coût du travail et subventions sous toutes les formes au patronat sont en effet les deux volets de la politique du gouvernement Hollande. Mais plus le Medef reçoit, plus il réclame. Et de pousser des hauts cris quand la réforme des retraites prévoit une augmentation dérisoire des cotisations patronales.

Quand Moscovici « cajole » le Medef
Aussi, quel étonnement lorsque, le lundi 26 août, le Medef est sorti content de son entrevue avec Ayrault. Lequel lui a promis une « réduction du coût du travail », au-delà donc de la compensation de la hausse des cotisations patronales de retraite. Il serait question de baisser les cotisations de la branche famille. Le Medef a carrément demandé la suppression de celles-ci, 34 milliards d’euros, et le gouvernement a promis d’aller dans ce sens...
Cerise sur le gâteau, le ministre de l’Économie Moscovici, invité à débattre avec Gattaz lors de l’Université d’été du Medef, a « cajolé », dixit le Monde, les patrons. « Nous devons être au combat ensemble », a-t-il flagorné, pour promettre ensuite une baisse des « prélèvements obligatoires », et garantir aussi que le crédit impôt compétitivité — une exonération de 20 milliards d’euros sur l’impôt sur les sociétés compensée par la hausse de la TVA — serait exclu du contrôle fiscal et que la dépense publique serait diminuée de 14 milliards en 2014. Pour le Medef, Hollande-Ayrault, c’est mieux que Sarkozy !