Il paraît que c’est l’événement politique français de ces derniers jours… Dans un mouvement presque synchronisé, Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont tous deux annoncé la création de leur propre « mouvement », respectivement baptisés « Idées en commun » et « l’Engagement »... L’actuelle maire de Paris et l’ex-ministre du Redressement productif – reconverti depuis dans le commerce du miel (!) – entendent tous deux préparer leur entrée dans la campagne présidentielle en mettant sur pied un think tank/écurie tout à leur botte pour les porter jusqu’en 2022… Ce faisant, ils devront toutefois jouer un peu des coudes, tant les rangs des candidatEs annoncés et de celles et ceux « qui y pensent » sont déjà bien garnis à gauche. Royal, Cambadélis, Taubira, Jadot, Piolle, Roussel, Mélenchon… Depuis la fin de l’été, les médias n’en finissent plus d’égrainer les noms de celles et ceux qui – issuEs du PS, du PCF, d’EÉLV ou de LFI – sont dans les starting-blocks.
Bien entendu, touTEs n’ont pas la même histoire et n’incarnent pas la même orientation politique. Et si on se base sur leurs interviews, déclarations et premières « professions de foi », le curseur peut être placé plus ou moins à gauche, quand on ne s’interroge tout simplement pas sur la pertinence de cette référence politique, fusse-t-elle réformiste... Ainsi Montebourg, partisan de la « démondialisation » et du « made in France », attaque Macron qui selon lui « continue à abandonner tous les jours des entreprises entre les mains de l’étranger ». Des déclarations qui suscitent des solidarités jusque dans les rangs de LR… Pour autant, tout ce petit monde partage visiblement une même priorité : se lover rapidement dans le costume de président de la Ve République afin de poser au « sauveur suprême », celui ou celle qui changera la donne ou plus prosaïquement gérera au mieux le système, ses contradictions… et ses crises !
À l’opposé, c’est justement le combat de notre camp social contre le capitalisme, pour empêcher des reculs catastrophiques face à la catastrophe sanitaire, à la crise climatique et environnementale, à la saignée sociale sur nos emplois ou aux offensives liberticides, qui doit être notre priorité ces prochaines semaines. Et alors que nous allons bientôt fêter les 150 ans de la Commune de Paris, on se souviendra que l’une de ses figures, Louise Michel, écrivait que « l’autorité d’un seul, c’est un crime. Ce que nous voulons, c’est l’autorité de tous ». Rien à ajouter.