Comme chaque année, l’université d’été du NPA a été l’occasion d’organiser le meeting de rentrée de notre organisation. Se sont succédé à la tribune des camarades du NPA et des invitéEs, qui ont évoqué la situation politique et sociale, nationale et internationale, soulignant les urgences de l’heure et envisageant des perspectives pour la rentrée.
Le meeting s’est ouvert par un important moment internationaliste, avec les interventions de Maria et Dimitri, deux camarades russes du mouvement antiguerre, qui ont non seulement souligné l’importance de développer une solidarité avec les Russes opposés à la sale guerre de Poutine, mais aussi et surtout affirmé leur soutien plein et entier à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe. Les camarades ont souligné l’inconséquence d’une partie des gauches occidentales qui, tout en condamnant l’offensive de Poutine, refusent de se solidariser avec la résistance, armée et non armée, du peuple ukrainien, et avec ses appels légitimes à recevoir les armes nécessaires pour faire face à l’armée russe.
Face à la catastrophe climatique
Internationalisme toujours avec l’intervention de notre camarade Christine Poupin, qui est revenue sur l’accélération de la crise climatique, avec de nombreux événements marquants au cours de l’été (canicules, incendies, inondations…), y compris dans les pays capitalistes « développés ». Autant d’épisodes qui ne sont pas des événements isolés mais bien l’expression des bouleversements et dérèglements à l’œuvre, lesquels ne sont pas une fatalité : la course aux profits, le productivisme et l’exploitation forcenée des ressources naturelles sont en cause et, comme l’a expliqué Christine, ce n’est pas le pseudo « capitalisme vert » qui règlera le problème. C’est l’ensemble de l’organisation de la production, et donc l’ensemble de l’organisation sociale qu’il faut repenser, en assumant la nécessaire rupture avec le productivisme capitaliste, vers une société écosocialiste. Seul moyen d’en finir avec la fuite en avant écocide, mais aussi d’en finir avec la tragédie des populations migrantes, qui se renforce à mesure que la crise climatique et les guerres pour le contrôle des ressources s’amplifient. Tragédie face à laquelle nous réaffirmons, sans tergiverser, qu’il est urgent, ici et maintenant, d’ouvrir les frontières et d’imposer la liberté de circulation et d’installation.
Face à Macron et au patronat
À propos de la situation française, notre camarade Selma, du secteur jeune du NPA, est revenue sur la situation particulièrement difficile à laquelle les jeunes doivent faire face en cette rentrée : précarité, pauvreté, surexploitation au travail, destruction du système éducatif. Une situation potentiellement explosive, qui pourrait amener les jeunes, particulièrement mobilisés ces dernières années, contre le racisme, le sexisme, et autour des questions climatiques, à jouer un rôle moteur dans la perspective d’une révolte de masse contre Macron et ses politiques.
Comment construire cette révolte, comment bloquer Macron ? C’est pour discuter de cette perspective que nous avions invité Aurélie Trouvé, députée et présidente du parlement de la Nupes, une habituée de notre université d’été. Quelle articulation entre combat dans les institutions et construction du rapport de forces dans la rue ? Comment faire pour que les députéEs incarnant une gauche de rupture soient au service des mobilisations de notre camp social, et pas l’inverse ? Comment reconstruire la confiance de notre camp dans ses capacités à se mobiliser, à changer les choses, à prendre ses affaires en mains ? Autant de questions qui ont traversé les interventions d’Aurélie Trouvé et de notre camarade Pauline Salingue, avec des points d’accord et des nuances, qui ont eu l’occasion de se préciser au cours des débats organisés lors de l’université d’été (voir en pages 6-7).
Faire vivre une perspective de rupture
Une chose est certaine, et c’est ce qu’a rappelé Philippe Poutou lors de la dernière intervention du meeting : face aux urgences écologiques, sociales et démocratiques, l’heure à la construction d’une riposte unitaire, sans sectarisme mais sans illusions institutionnelles, seul moyen de stopper le rouleau compresseur néolibéral-autoritaire. Salaires, retraites, assurance chômage, services publics : les chantiers sont nombreux, qui imposent de se retrouver, de se regrouper, afin de faire entendre la voix de notre classe, sans négliger le fait que les députéEs de rupture peuvent être des points d’appui, mais en insistant sur le fait que notre force est notre nombre et notre capacité à bloquer le pays. Au-delà de ces nécessaires mobilisations, la question des outils d’organisation et de défense de notre camp est posée : collectifs, syndicats, associations, mais aussi outils politiques, indispensables pour organiser la résistance, pour faire face à la menace de l’extrême droite en faisant vivre la perspective d’un horizon politique de rupture, pour poser la question d’une nouvelle organisation sociale, d’une transformation révolutionnaire de la société.