Publié le Mercredi 4 décembre 2019 à 12h26.

La communication dégueulasse de LREM sur le 5 décembre

Face aux possibilités de mobilisations sociales d’ampleur et de paralysie du pays, le gouvernement et ses sbires de LREM rivalisent de mauvaise foi et d’outrance pour tenter de jeter le discrédit sur les grévistes et, plus globalement, sur la mobilisation. 

On connaissait les discours sur les « privilèges » de telle ou telle catégorie de salariéEs, l’évocation de la « prise d’otages » dont se rendraient coupables les grévistes, notamment dans les transports, ou encore l’accusation d’« archaïsme » des catégories mobilisées face au « modernisme » du gouvernement. Mais voici venu le temps d’une nouvelle accusation : celle de se situer dans le camp de l’extrême droite.

C’est ainsi que Stanislas Guérini, délégué général de LREM, a cru bon de déclarer, le 1er décembre sur France 3 : « C’est quand même historique ce qu’il se passe : le Rassemblement national sera au côté du Parti socialiste pour manifester. On voit bien qu’il y a une volonté de faire converger toutes les colères, d’attiser tout ce qui va mal. » Le lendemain, dans le Figaro, c’est Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, qui reprenait ce subtil élément de langage concocté par les communicants de la majorité : « Je note que c’est la première fois de l’Histoire que le RN et le PS manifesteront côte à côte. »

Marine Le Pen et le RN ont certes affirmé qu’ils soutenaient la mobilisation du 5 décembre, tout en se démarquant soigneusement des syndicats et des mouvements de grève. Mais qui veut (faire) croire que le RN, violemment hostile au mouvement social, pourrait d’une quelconque façon être considéré comme partie prenante de la mobilisation ? En résumé : l’extrême droite instrumentalise la colère sociale, et le gouvernement instrumentalise cette instrumentalisation. Les meilleurs ennemis du monde continuent leur (dangereux) petit numéro.