En 2006, dans un livre récemment cité par Mediapart, le Devoir de vérité, un important dirigeant politique français dénonçait « ces royaumes, ces émirats, ces régimes totalement corrompus et aucunement démocratiques, auxquels nous vendons des armements dont nos présidents se font les représentants de commerce, tandis que le statut de la femme se limite à l’arrivée de rares élues aux chambres de commerce de Riyad ou de Djeddah ». Ce dirigeant est… François Hollande qui, élu président, s’est transformé en représentant de commerce de l’armement français : avec lui, les ventes d’armes à l’Arabie saoudite sont passées de 400 millions d’euros en 2013 à 600 millions en 2015 et à… 1 milliard en 2016.
En 2017, les ventes d’armes françaises aux Saoudiens ont atteint 1,6 milliard d’euros. Avec Macron, tout est toléré de la part du royaume saoudien. Non seulement un régime intérieur dictatorial et obscurantiste, malgré quelques réformes cosmétiques, mais aussi une aventure militaire extérieure, au Yémen, meurtrière et menée avec des armes françaises. Les autorités françaises nient que ces armes aient été utilisées contre les civils. Les ONG dénoncent ce mensonge : « Contrairement aux dénégations ministérielles, des armes et équipements militaires français semblent bien utilisés au Yémen, au service d’une coalition qui perpétue des crimes de guerre » a écrit ainsi Tony Fortin, chargé d’études à l’Obsarm (Observatoire des armements) dans le Monde. Aymeric Ellui, d’Amnesty International France, précise : « Il est possible que la France ait fourni des pods de désignation laser à l’Arabie saoudite après le début du conflit en 2015. Ces instruments, qui équipent les avions de chasse, permettent de guider des bombes laser ; or on sait que des bombes à guidage laser ont été utilisées par les Saoudiens et les Emiratis pour effectuer des bombardements, sur des positions civiles notamment. »
En dehors des annonces parfois claironnées à l’occasion des visites présidentielles, ces transactions se déroulent dans une opacité qui touche même les députés français. Et il est peu probable que cela change : Sylvain Fort, le nouveau chef du pôle « communications » de l’Élysée, dirigeait auparavant un cabinet de communication rémunéré par les Saoudiens pour améliorer l’image du royaume en France !
HW