Publié le Vendredi 15 juillet 2016 à 09h57.

La Macron party contrariée...

Ce mardi, le sémillant ministre de l’économie, Emmanuel Macron, tenait à la Mutualité – tout un symbole – le premier grand meeting de son mouvement politique, En Marche !, lancé en avril dernier.

 

A cette occasion, plus de 200 manifestantEs, ce qui est loin d’être négligeable vu la date, ont répondu à l’appel, entre autre, de Solidaires Paris et de Nuit Debout pour marquer cet événement ultramédiatisé comme il se doit, le tout sur fond de contestation de la loi Travail dont on sait qu’elle n’est que la poursuite de la politique de moins disant social impulsée par Macron avec la loi qui porte son nom.

D’ailleurs, qui tenait meeting ? Le ministre, le candidat putatif à l’élection présidentielle, le héraut d’une nouvelle force politique qui se revendique ni à droite, ni à gauche ou bien l’homme lige des entreprises du CAC 40 ? Sans doute tout cela à la fois ce qui explique le déploiement policier devant le palais de la Mutualité qui a maintenu le rassemblement à bonne distance.

Les groupies du ministre, le plus souvent bien mis, qui s’étaient déplacés en nombre ont quand même dû traversé la masse des gueux ainsi rassemblée ce qui a donné lieu à des échanges qui allaient de courtois mais ferme à vindicatif, surtout pour ceux qui ont essuyé quelques jets d’eau, d’œufs et de farine.

 

Le macronisme, stade suprême du hollandisme

Ont pris entre autre la parole au meeting un représentant des jeunes avec Macron, un entrepreneur aux anges, un écrivain qui ferait mieux de cultiver son jardin et un député fan de la première heure. Puis ça fut le tour de l’intéressé lui-même, pendant plus d’une heure sans note, ni prompteur sous l’œil admiratif de sa compagne.

Che Macron, qui se présente comme un adversaire du système alors qu’il en est la parfaite émanation, a adressé quelques piques à Valls, qui braconne sur les mêmes terres social-libérales que lui, et exprimé sa profonde reconnaissance à Hollande.

Pour le fond, on attendra ses prochaines prestations même si on a peu de doute sur le contenu amer de la potion qu’on veut nous faire avaler. Le fait qu’il le soit par un prochain licencié du gouvernement, un trait commun à nos deux mondes, ne nous convaincra pas pour autant.

Laurent Degousée