Le 19 mai 2016 était la 12e journée nationale de mobilisation contre la loi El Khomri. Nuit debout avait également fait tâche d’huile, et une trentaine de personnes se réunissaient alors tous les soirs à Poitiers. Le ras-le-bol des manifs un peu trop « plan plan » se faisait de plus en plus sentir.
Les cheminotEs venaient d’entrer en grève. Les 600 manifestantEs, ce 19 mai 2016, réunis à l’appel de l’intersyndicale, ont donc décidé d’occuper les voies de chemin de fer en gare de Poitiers, trompant un dispositif policier une fois de plus massif.
L’occupation des voies, ajoutée à la grève des cheminotEs, a perturbé le trafic. Cela n’a pas plu. Ni à la direction de la SNCF ni à la police.
Convocations devant la justice
Les manifestantEs, contents de leur action, ont quitté les voies au bout de deux heures, avant les premières sommations. Mais un mois plus tard 11 militantEs ont reçu une convocation pour être entendus par la police. Et 9 ont finalement été convoquéEs devant la justice, le 17 novembre 2017, soit un an et demi plus tard.
Ces militantEs n’ont pas été choisi au hasard. Ils et elles ont été ciblés, d’après les flics, comme des militantEs d’extrème gauche.
Le comité de soutien qui s’est mis en place pour demander la relaxe des camarades parle d’un ciblage de la mouvance libertaire et/ou anticapitaliste. Deux des neufs sont des militants de Solidaires.
L’État ne supporte pas les militantEs dit radicaux, et essaie de diviser les manifestantEs entre celles et ceux qui seraient « raisonnables » et les « casseurs ». La réalité est tout autre. Ce sont les militantEs combatifs qui sont dans le collimateur, quelle que soit l’étiquette ou l’absence d’étiquette.
Comité de soutien
Une première réunion publique du comité de soutien a réuni un peu plus d’une soixantaine de personnes. Autocollants, tracts, affiches, pétition, le matériel est en cours de distribution. On essaie aussi de remplir la caisse de solidarité.
Dans l’unité la plus large, nous devons rappeler que nous étions toutes et tous sur les voies, avec les 9, ou que nous aurions pu y être. Nous devons faire bloc, en mettant de côté les divergences politiques et stratégiques, car même si celles-ci sont réelles, l’enjeu est de mettre un frein à un danger qui nous guette toutes et tous : la répression par l’appareil d’État capitaliste.
Alors le 17 novembre à 9 heures soyons nombreux ete nombreuses devant le palais de justice de Poitiers.
Correspondant NPA 86
Le site du comité de soutien : https://soutienpoursuivi…
Le lien vers la pétition : http://9depoitiers.wesig…