Publié le Mercredi 10 mars 2010 à 23h03.

Le NPA pas au mieux, Besancenot appelle à transformer la révolte en vote

publié dans la Voix du Nord - mercredi 10.03.2010, 05:06

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a fait près de 6 % dans la grande région Nord-Ouest aux élections européennes de 2009. Notre sondage paru le 1er mars crédite la liste emmenée par Pascale Montel de 2,5 % des intentions de vote, derrière Lutte ouvrière (3 %) et à des années-lumière du Front de gauche (10,5 %). Dans un tel contexte, deux réactions se sont fait entendre au meeting régional organisé hier soir à Lille, à la maison de l'éducation permanente. La salle de 350 places a fait le plein mais elle est bien plus petite que la salle Vauban, dans laquelle s'est tenu le meeting d'avant-européennes. « La salle Vauban coûte cher et si on ne fait pas 5 %, on n'est pas remboursé », justifiait Jan Pauwels, colistier de Pascale Montel.

Cette dernière semblait plutôt résignée : « Qu'importe » (les résultats aux élections). Quand Bernard Playe, premier de liste dans le Pas-de-Calais, se consolait : « Ce (les élections) n'est qu'une étape dans la bataille des idées. » Pour sa part, Olivier Besancenot, porte-parole du parti et lui-même tête de liste en Île-de-France, s'est adressé avec force conviction aux abstentionnistes : « La révolte, il ne faut pas la garder pour soi, il faut la partager et construire tous ensemble cet outil politique. » (...) « C'est vrai que les élections ne changent pas la vie, mais on demande un mandat. Il ne suffit pas de nous taper sur l'épaule et nous dire : "On est avec vous." » Lui qui en sait quelque chose : sa cote de popularité étant supérieure à ses résultats dans les urnes. Ou encore, modeste : « On n'a pas des réponses sur tout, c'est vrai, mais on a des propositions. Nos adversaires vont regarder nos résultats à la loupe... »

Total honni

Rhéteur doué, Olivier Besancenot s'est attaqué, une heure durant et par tous les bouts, au capitalisme. A condamné le racisme « avec lequel la classe politique n'y est pas allée avec le dos de la cuillère ». Évoquant aussi « le Quick halal, la dernière de nos préoccupations... ». Il a loué le combat des travailleurs sans papiers, raillé les régions « soi-disant » de gauche : « Dans un rêve on pourrait imaginer que 20 des 22 Régions soient de gauche et alors qu'elles portent plainte pour détournement de fonds contre les entreprises qui partent avec de l'argent public. » Une proposition du NPA.

Et dans cet esprit, Total a été cité par chacun des intervenants et notamment Pascale Montel qui n'y a pas manqué : « Scandaleux ! C'est là que notre proposition d'interdire les licenciements prend tout son sens. »

LAURENT DECOTTE