Dimanche 24 septembre, c’était journée d’élections sénatoriales, dans l’indifférence générale. Et pour cause ! Car les seuls « grands » électeurs de cet honorable scrutin étaient les 78 000 éluEs (95 % de conseillers municipaux) démarchéEs par les candidatEs loin des caméras et de la transparence. Et surtout loin des préoccupations de la population et de nos problèmes de fin de mois, de souffrances au travail ou de sans emploi, d’envolées des prix de l’alimentation, du logement et de l’énergie…
Un résultat sans surprise, donc ! Parce que ce n’est pas le passage de la moyenne d’âge de 62 ans et 9 mois à 59 ans et 11 mois (grâce en particulier aux élus RN !) qui va faire souffler un vent de jeunesse ! Quant à la part des femmes élues, avec 36 % elle reste la plus faible de toutes les institutions. Pas de changement de présidence non plus, Gérard Larcher, 74 ans, pourra pour une cinquième fois continuer à jouir des privilèges de président et les faire ruisseler sur les grands électeurs, depuis son Palais, entretenu par 1 100 salariéEs !
Pas de surprise non plus face à un résultat qui enregistre la droitisation du champ politique. Car si la « gauche » progresse de quelques sièges, c’est grâce à un accord PCF, PS et EÉLV pour maintenir LFI hors du Sénat. Si le parti de Macron perd des voix, son allié droitier Édouard Philippe se renforce. Mais surtout le RN qui n’avait plus d’élu depuis le départ de Ravier pour Reconquête obtient 3 élus. Alors que le RN a perdu 40 % de ses conseillers municipaux en 2020, Sébastien Chenu peut se gargariser de « scores incroyables en termes de voix » et se féliciter de multiplier les « scores par trois, quatre voire cinq ». Peut-être exagéré, mais dans les départements qui votent le moins RN le parti de Le Pen-Bardella obtient le double de voix de grands électeurs. Prouvant une fois de plus la « normalisation » du vote pour l’extrême droite.
La seule bonne nouvelle du scrutin, c’est le plaisir de voir la seule ministre du gouvernement candidate battue, et de quelle manière ! Sonia Backès, secrétaire d’État aux Territoires et à la Citoyenneté, présidente de la Province Sud en Nouvelle-Calédonie, a perdu son pari politique face à Robert Xowie, indépendantiste du FLNKS. La preuve que Macron n’en a pas fini avec la revendication d’indépendance de la Kanaky !