À la faveur de l’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui a débuté lundi 18 novembre au Sénat, la droite sénatoriale a dégainé une proposition choc. Face à « l’enjeu de l’autonomie et du vieillissement », il faudrait imposer aux salariéEs du public comme du privé une nouvelle « contribution » de sept heures de travail supplémentaires par an, non payées, gratuites, en plus du lundi de Pentecôte imposé en 2004.
Comme le dit le ministre du Budget, un certain Laurent Saint-Martin, « tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens ».
Bon sang, mais c’est bien sûr, pourquoi aller chercher l’argent dans les exonérations de cotisations sociales patronales, les aides diverses aux entreprises, de l’ordre de 20 milliards par an, ou la fraude fiscale estimée à au moins 80 milliards par les syndicats des finances publiques ?
Pourquoi aller chercher dans les poches des plus riches, alors que l’on peut faire celles de toutes celles et ceux qui galèrent à boucler leurs fins de mois ?
Le cynisme du personnel politique de la bourgeoisie est sans limite. Mais il y a un problème : échaudé par les revers subis à l’Assemblée lors du passage en première lecture du PLFSS, inquiet des mobilisations sociales contre les fermetures d’usines, des appels à la grève du 5 décembre et de la mobilisation du secteur agricole contre l’accord de libre-échange UE-Mercosur, Barnier n’est pas très enthousiaste.
Le rêve du patronat de faire encore travailler gratuitement les salariéEs un jour de plus n’enthousiasme visiblement pas un gouvernement aux abois, sans majorité, illégitime, qui tremble que la situation sociale puisse s’embraser. Tous et toutes ensemble, salariéEs du public et du privé chômeurEs et retraitéEs, il est temps de passer à l’offensive pour réclamer le partage des richesses et du temps de travail pour produire autrement sans polluer !