Il y a des prises de position et des décisions qui en disent long sur la vision que l’on se fait du monde. C’est ce que l’on ne peut manquer de se dire lorsque les députés LREM repoussent la proposition d’allonger de cinq à douze jours le congé de deuil pour les parents confrontés à la mort d’un enfant, ou lorsque le ministère de l’Éducation prélève une journée de paie pour les enseignantEs qui s’étaient mis en grève le jour des obsèques de leur collègue Christine Renon.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’absence totale d’humanité, d’empathie, de compassion, qui saute aux yeux. L’expression, simple et nue, de ce que sont, au fond, les valeurs du « nouveau monde » de Macron, résumées par la formule de la députée Sereine Mauborgne lors de la discussion sur le congé de deuil : « Quand on s’achète de la générosité à bon prix sur le dos des entreprises, c’est quand même un peu facile ».
Et les rétropédalages pathétiques du gouvernement et de la majorité ne changent rien à l’affaire. Les explications embrouillées, les mensonges éhontés, les promesses de réparer une « erreur » ne font pas illusion : c’est en leur âme et conscience que l’exécutif et les députés LREM ont fait le choix de rejeter l’allongement du congé de deuil, une décision parfaitement raccord avec leur philosophie : « Les profits valent plus que vos vies ».
N’en déplaisent à ceux qui tentent à tout prix de trouver des excuses à la Macronie, c’est bel et bien une vision du monde qui s’exprime dans de telles décisions. Un monde dans lequel la déshumanisation du monde du travail et le mépris pour la vie sont la règle absolue, motivée par des logiques comptables et par le principe supérieur selon lequel le capital est roi et que rien ne doit entraver sa marche triomphante.
Les contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage, la destruction des services publics, les attaques contre tous les droits sociaux, participent de la même logique, tout comme la poursuite de politiques climaticides qui mettent en danger la survie de l’humanité elle-même. Celles et ceux qui se mobilisent en dénonçant « Macron et son monde » n’ont jamais eu autant raison : contre le capitalisme et ses hommes de main, c’est une lutte à mort qui est engagée.