Publié le Mercredi 30 mai 2012 à 21h15.

Non à l’Europe de l’austérité, votez anticapitaliste !

Pour son premier sommet européen, Hollande a défendu la croissance face à Merkel, mais en acceptant de ramener le déficit du pays à 3 % du PIB en 2013, c’est bien l’austérité qui est au programme. La déclaration de l’Union européenne à l’issue du sommet s’en prend au peuple grec sommé d’accepter les mémorandums.La semaine dernière, après le G8 de Camp David, Hollande participait à son premier sommet européen à Bruxelles. Fier de ce qu’il considère comme le soutien d’Obama, il a affiché son opposition à Merkel au nom de la croissance nécessaire... Il a ainsi pris ses distances avec Merkozy, le couple champion de l’austérité. Une image virtuelle qui ne durera probablement pas beaucoup plus que le temps de la campagne des législatives...

En effet, le « pacte de croissance » que défend Hollande ne s’oppose en rien aux politiques d’austérité mises en route par Merkel et Sarkozy. Personne ne peut dire aujourd’hui de quoi exactement il sera fait, mais il consistera à injecter d’une façon ou d’une autre de l’argent dans l’économie pour continuer à subventionner les patrons en aggravant... la dette, tout en demandant de nouveaux sacrifices au salariéEs au nom de la compétitivité. Dès la fin juin, lors du prochain sommet, sera sans aucun doute trouvé un accord qui ne remettra pas en cause le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union européenne, le TSCG dit traité budgétaire qui doit instaurer la règle d’or de l’austérité. Il fixe le déficit budgétaire à 0,5 % du PIB, déficit qui est actuellement en France de l’ordre de 5,7 %.

Hollande discourt sur la croissance mais il se plie au TSCG et a pris l’engagement de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2013 puis à l’équilibre en 2017. Les agences de notation lui font confiance, Moody’s vient de confirmer le triple A de la France. Les marchés aussi : le taux d’emprunt de la France sur les marchés obligataires a baissé. Menaces contre le peuple grecLe fond de l’accord qui réunit Merkel, Hollande et leurs amis ne peut faire de doute au vu de l’union sacrée contre le peuple grec qui a eu l’audace, le 6 mai dernier, de rejeter l’austérité et les partis qui la lui ont imposée. Les mises en garde se succèdent, les menaces aussi. Dans leur déclaration finale sur la Grèce, les 27 dirigeants de l’Union européenne affirment vouloir « que la Grèce reste dans la zone euro [...] tout en respectant ses engagements [...] Nous espérons qu’après les élections, c’est le choix que fera le nouveau gouvernement grec. » La menace est à peine déguisée. Fabius renchérit : « il faut bien qu’on explique sans arrogance à nos amis grecs que s’ils veulent rester dans l’euro, ce qui est je crois une majorité d’entre eux, ils ne peuvent pas se prononcer pour des formations qui de fait les feraient sortir de l’euro ». « L’heure est venue de rembourser » s’exclame Christine Lagarde dénonçant « tous ces gens qui essaient tout le temps d’échapper aux taxes ». Quel cynisme, quel mépris insultant. Comme si la responsabilité de la dette grecque revenait à toute la population et non à ceux qui ont profité de cette manne pour ensuite spéculer dessus. Comme si l’aggravation de cette dette et la récession n’étaient pas la conséquence immédiate de la politique imposée par la Troïka. Comme si les « plans de sauvetage » avaient eu un autre but que de garantir le paiement de la dette par l’État grec aux banques allemandes, françaises..., de préserver leurs spéculations. Les « mémorandums » qui accompagnent ces plans constituent un pillage des richesses contre les travailleurs et les classes populaires. Ces derniers sont la victime des banques européennes comme de leur propre bourgeoisie. Sa lutte est notre lutte, son rejet de l’austérité est le nôtre. Abrogation des mémorandumsAvec lui, avec la gauche radicale grecque, nous demandons l’abrogation des « mémorandums », de toutes les mesures d’austérité qui sont en train de détruire le pays, la nationalisation des banques qui ont été largement payées par les aides publiques, le moratoire du paiement de la dette et un audit qui permettra de dénoncer et d’abolir cette dette illégitime.

Nous souhaitons que le peuple grec réussisse à imposer par ses votes, par ses mobilisations un gouvernement de toute la gauche sociale et politique qui refuse l’austérité – Syriza, Antarsya, KKE, les syndicats et les autres mouvements sociaux –, un gouvernement capable d’imposer ces mesures d’urgence.

Aujourd’hui, ici, dans les élections législatives, les candidatEs du NPA défendent une politique de rupture avec l’Europe des banques, l’Europe de l’austérité et de la récession. Ils dénoncent le nouveau traité budgétaire, l’austérité de gauche et exigent un bouclier social contre le chômage, pour les salaires, pour l’annulation de la dette, la nationalisation des banques dans un service public unique.

Le vote anticapitaliste sera un vote de solidarité internationale, un vote pour une autre Europe, celle des travailleurs et des peuples.

Yvan Lemaitre