Publié le Lundi 10 février 2014 à 11h06.

« Opposition de gauche » à Pessac (Ouest France)

Le NPA prépare sa liste, toujours conduite par Isabelle Ufferte, conseillère municipale sortante, pour jouer un rôle de « porte-voix » de la populationw.dallay@sudouest.fr«On dit que le Conseil municipal est la première marche de la démocratie. Mais elle est bien basse », trouve Isabelle Ufferte, conseillère municipale sortante. Il n'est pourtant pas question de laisser tomber cette marche et elle sera la tête de liste NPA (Nouveau parti anticapitaliste) aux prochaines élections municipales. « Nous ne voulons pas que ce soit une simple chambre d'enregistrement de décisions déjà prises. Lors des séances, nous avons montré que l'on pouvait être utile en se faisant le porte-parole de la population, des associations. »Et Isabelle Ufferte de rappeler le dossier de la ligne haute tension de Saige et du mur antibruit le long de la rocade, un combat déclenché par les riverains ; le relogement des locataires d'Arago « qui allait se faire avec de fortes augmentations de loyers », la délégation de service publique pour la cuisine centrale… que toutefois, le NPA n'a pas pu empêcher.Pas d'unionMais il a fait entendre sa voix. C'est ce que Gérard Barthélémy, deuxième conseiller municipal sortant, appelle « défendre la nécessité d'une opposition de gauche et se battre contre les idées réactionnaires. C'est parfois efficace ». Derrière cette position généraliste, Isabelle Ufferte énumère des particularités locales dans les luttes sociales et pour le service public qui trouvent une application sur la commune (La Poste, les aides à la personne par exemple). Elle évoque aussi une situation que les élus ont sous le nez : la restructuration de l'école privée Jeanne-d'Arc, mitoyenne de l'hôtel de ville. « Elle a été financée avec des fonds publics, 1,250 million d'euros de subventions déguisées sous forme de surcharge foncière allouée à Aquitanis. »La différence entre Franck Raynal (droite, centre) et Jean-Jacques Benoît (PS, EELV, PC, PRG), elle ne la voit pas : « C'est le même projet politique. Franck Raynal s'oppose au futur parc animalier (Save) parce qu'il lui faut un… cheval de bataille. Mais son parti s'entend avec la gauche socialiste pour la cogestion de la CUB. » Elle dénonce aussi l'apolitisme affiché par la liste Citoyens pessacais : « ça n'existe pas. Charles Zaïter est un prochiraquien qui a fait trois mandats avec le PS. Je n'ai jamais entendu le son de sa voix, sauf pour le dossier qu'il portait sur le lieu de culte musulman. »Donc elle n'emploie pas le mot « société civile » pour les membres de sa liste non encartés. Pascale Feugas en fera parti : « Un vote d'opposition de gauche est important ». À ce propos, Isabelle Ufferte regrette de ne pas avoir pu fédérer davantage : « Nous avons fait des propositions à Lutte ouvrière et le POI, pour nous unir dans une politique anticapitaliste au-delà de nos divergences. Et le PC a préféré une fois de plus, être la béquille du PS. » Selon Gérard Barthélémy, le NPA incarne une « politique de résistance » qui se démarque de l'attitude des « muets du sérail ».