Publié le Mardi 10 juillet 2012 à 11h43.

Pas d’abstention contre l’austérité !

Mardi, à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a tenu son discours de politique générale, un discours en trompe-l’œil qui tente de donner le change. Le Premier ministre n’a cessé de répéter qu’il refusait l’austérité alors que toute sa politique vise, selon ses propres mots, au redressement budgétaire pour mettre fin aux déficits par... l’austérité. Au nom du « réalisme de gauche », Ayrault met en musique le pacte budgétaire de Merkozy, l’austérité imposée à tous les peuples.La veille, le président de la Cour des comptes, le socialiste Didier Migaud, avait préparé le terrain en annonçant les conclusions de son rapport sur l’audit des finances publiques demandé par Hollande. Le ton alarmiste vise à culpabiliser la population pour lui faire accepter de nouveaux sacrifices au nom de la lutte contre les déficits. D’ici la fin 2012, l’État devra trouver entre 7,5 et 8 milliards d’économies supplémentaires et 33 milliards voire 40 en 2013. Pour le pouvoir, la conclusion est claire et simple : effort, rigueur, en un mot l’austérité. Certes, Ayrault a fait le geste de revenir sur certaines mesures les plus injustes de Sarkozy, sa réforme fiscale devrait épargner un peu moins les plus riches. Ces quelques mesures ne peuvent masquer l’essentiel, une attaque sans précédent contre les services publics dont les effectifs baisseront de 2,5 % par an. Ce seront bientôt deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite qui ne seront pas remplacés, le tout accompagné d’un probable gel des salaires.Ayrault vient de confirmer le choix qu’avait indiqué le dérisoire coup de pouce donné au Smic : se plier aux exigences des marchés, du pacte budgétaire, des classes dominantes. Loin de créer la croissance une telle politique conduit à la récession, à l’aggravation du chômage. Il faut y mettre un coup d’arrêt.Les députés du Front de Gauche se sont abstenus dans le vote de confiance qui a suivi le discours du Premier ministre, « une abstention constructive » disent-ils. Comment peut-on s’abstenir face à l’austérité ? L’heure est à la préparation de la riposte en construisant une opposition de gauche au gouvernement.